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Coopération militaire : Le chef d'état-major de l'armée française à Alger

par Zahir Mehdaoui

Le chef d'état-major des armées, le général d'armée Pierre de Villiers, effectuera une visite officielle, en Algérie, aujourd'hui et jusqu'au 15 septembre. Il sera reçu au ministère de la Défense par Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, indique un communiqué de l'ambassade de France, à Alger. La même source ajoute que le responsable de l'armée française sera, également, reçu au ministère des Affaires étrangères par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines M. Abdelkader Messahel, puis se rendra en visite à la 4ème Région militaire, à Biskra.

Ce déplacement, explique l'ambassade de France, qui intervient après celui du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, en mai dernier et dans le cadre du suivi de la visite d'Etat du président français, en Algérie, de décembre 2012, « sera l'occasion de poursuivre l'étroite concertation, entre la France et l'Algérie, sur toutes les questions régionales et la nécessité de lutter, ensemble, contre le danger commun que représente le terrorisme pour l'ensemble de la région ».

Même si le communiqué de l'ambassade de France ne le précise pas, il n'en demeure pas moins qu'il sera sûrement question de lutte contre les factions terroristes qui écument la bande du Sahel, après la chute, notamment, du régime libyen.

Le dossier malien sera aussi et sûrement à l'ordre du jour, sachant que les avions ?Rafale' français sont contraints de survoler l'espace aérien algérien pour atteindre des cibles, au nord du Mali.

Le général français est-il venu pour demander une autorisation permanente pour survoler le territoire algérien, d'autant plus qu'en Libye la situation devient, de plus en plus, incontrôlable ?

L'autre questionnement concerne la visite du général d'armée Pierre de Villiers, à la 4ème Région militaire où sont cantonnées les troupes spéciales de l'armée algérienne, celles là, même, qui avaient réussi un coup de maître, dans l'opération de Tiguentourine.

A noter qu'un accord de coopération dans le domaine de la Défense, a été signé, en 2012, entre l'Algérie et la France, à la suite de la visite du Président François Hollande, dans notre pays. L'accord en question qui était soumis à l'Assemblée française, prévoit notamment « la formation du personnel dans les établissements d'enseignement militaire supérieur et de formation spécialisée », « l'organisation et l'exécution d'exercices conjoints et l'invitation d'observateurs militaires pour les manœuvres et/ou exercices nationaux », « l'échange de renseignements à caractère militaire sur des domaines déterminés par accord mutuel », « la promotion et le développement de la coopération, en matière de technologies spatiales, d'observations spatiale » « l'acquisition de systèmes d'armes, d'équipements et de matériels de défense et des services afférents et leur modernisation » et enfin « la promotion et le développement de la coopération dans le domaine de la recherche scientifique et de technologie de défense, ainsi que le partenariat, en matière d'industrie de défense et de transfert de technologies ».

On est loin de l'épisode des années 1990 où la relation entre les deux pays était tombée à sa plus simple expression. L'Algérie et la France vivent, en fait, une vraie lune de miel. La coopération entre les deux pays, dans tous les domaines, a atteint, réellement, sa vitesse de croisière avec l'avènement, notamment, de François Hollande. En dépit du « contentieux historique » qui continue d'alimenter les rancœurs, au sein de cercles, aussi bien en Algérie qu'en France, les deux pays s'acheminent, semble t-il, vers un « partenariat d'exception ».