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Gouvernement : Premier Conseil interministériel pour Alger

par Ghania Oukazi

Le Premier ministre a entériné jeudi huit décisions qui permettront, selon lui, «à Alger d'avoir une physionomie civilisée et moderne, à l'image de toutes les capitales du monde».

Dans les premières heures de la matinée du même jour il y avait un véritable branle-bas de combat au siège de la wilaya d'Alger. Il faut dire que la réunion qui devait s'y tenir a été annoncée comme «une première» dans les annales du gouvernement. Le 1er ministre devait, en effet, tenir pour la première fois, un Conseil interministériel (CIM) en dehors du Palais du gouvernement. Abdelmalek Sellal avait convoqué pour cela 15 de ses ministres et l'ensemble des autorités locales, civiles, militaires et partisanes. Ils étaient tous présents à la salle du CPVA du centre d'Alger pour discuter, a-t-il dit dans son allocution d'ouverture, «des problèmes et insuffisances de la capitale». Sellal a affirmé que « beaucoup de choses ont été faites mais il y a eu défaillance dans certains domaines pour lesquels la réalisation des infrastructures publiques n'a pas suivi». Il estime que « la face de 2014, c'est celle de la capitale». Il fallait donc passer en revue « tout ce qui n'allait pas». Le bâti, les routes, la Casbah, les infrastructures et services publics, les commerces, la voierie, l'hygiène, l'animation?» enfin, tout ce qui doit faire une capitale «moderne», pas clochardisée comme c'est le cas. «Il y a des problèmes urgents, même très urgents à régler, comme la résorption de l'habitat précaire, des parkings sauvages, la gestion de la ville (?), Alger doit être le miroir pour l'Etat algérien», a déclaré le 1er ministre. «Ce n'est pas une question de budget, parce qu'il est assuré, mais c'est l'exécution qui pose problème», a-t-il reconnu. Son exemple : «La Casbah a bénéficié d'un gros budget mais sur le terrain il y a des insuffisances». Il interroge alors «pourquoi on ne fait pas vite et bien pour réaliser les projets au profit des citoyens et pour l'accueil des touristes ?» Il dit ne pas comprendre le fait que « les citoyens ne peuvent pas faire des balades dans les grandes rues alors que les commerces ferment tôt». Il déplore le laisser-aller des cimetières. Tout ce désordre qui règne dans la capitale et les insuffisances dans tous les domaines, relèvent pour lui «d'une question d'organisation, de volonté et d'hommes sur le terrain».

Le 1er ministre estime que «s'il y a nécessité de changer d'organisation administrative pour la capitale et créer d'autres services, qu'il en soit ainsi !»

Le wali d'Alger noiera lui son intervention dans des chiffres à plusieurs zéros. Il a aligné des milliards et des milliards pour montrer que la capitale a bénéficié de budgets importants pour la prise en charge de plusieurs problèmes. «On essaie d'avoir une régie pour la propreté de la capitale, une cellule pour l'environnement à la wilaya, un nouveau système pour le recyclage du pain et emballages», a indiqué Abdelkader Zoukh. Le wali parle de «méthodologie pragmatique» pour s'occuper entre autres des cimetières, de la Casbah, du relogement des familles et de la réhabilitation du bâti. Il contredira le 1er ministre et affirmera en dernier que «notre préoccupation est de mettre en œuvre le schéma stratégique pour l'embellissement de la capitale mais le budget que nous avons ne nous le permet pas». Avant lui, le P/APW d'Alger a fait savoir qu'il sera question d'appliquer aux écoliers le système de la journée scolaire continue pour alléger les problèmes de la circulation routière. «Les enfants pourront ainsi avoir des activités diverses en leur créant des structures de détente», pense Karim Bounouar. Il parlera de relogement des citoyens mais dénoncera «cette politique de non reconnaissance de quelques-uns d'entre eux qui ne sont pas encore logés mais qui cherchent toujours à étendre leur mécontentement partout». Ce sont les seuls discours auxquels les journalistes ont eu droit.