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Gare routière-est: Les transporteurs dans le brouillard

par A. Mallem

Rencontrés, hier, à la gare routière-est, les transporteurs de voyageurs, les chauffeurs de taxis et leur syndicat nous ont exprimé leurs appréhensions quant aux dispositions qui vont être prises pour évacuer la gare routière qui va subir une rénovation.

« Nous avons appris que l'évacuation se fera entre les 2 et 10 du mois d'octobre prochains, nous ont-ils confié, mais nous sommes, complètement, dans l'ignorance des lieux où l'on compte nous délocaliser ». Desservant un ensemble de 15 wilayat de l'Est, cette gare routière abrite plus de 400 taxis inter-wilayas domiciliés, dans la wilaya, et accueille, chaque jour, quelque 8.000 autres, provenant de différentes régions. Ajoutez à cela 250 bus, environ, domiciliés à Constantine et 300 autres «transitaires » qui pointent, quotidiennement, dans cette gare.

Aussi et en prévision de l'évacuation du site, les principaux intéressés se demandent comment seront « dispatchés » tous ces véhicules et dans quel mode ? « Nous ne connaissons pas encore les décisions de la direction des Transports, à ce sujet, mais nous appréhendons que celles-ci risquent de créer du désordre dans le transport inter-wilayas », nous déclare, d'emblée, le responsable de l'UNTT (syndicat de l'union du transport par Taxi), M. Bendilmi Younès. Et de reprocher à la direction des Transports, un manque de concertation avec les transporteurs qui sont laissés dans le flou pour des décisions qui les concernent et qui vont être prises par la Commission de wilaya du Transport. « C'est évident, poursuit-il, car notre syndicat n'a pas, du tout, été informé et la direction des Transports avait consulté d'autres syndicats, non représentatifs, selon lui, ignorant les nombreuses demandes de l'UNTT de faire partie de la Commission de wilaya ».

Et de considérer que son organisation a, parfaitement le droit de figurer dans les commissions instituées par le ministère des Transports, et ce, en vertu de l'article 3 du décret du 8 août 1993, réglementant le secteur et de la circulaire du 10 juin 2012, du ministère qui insiste sur la représentation, dans les organes institués par la tutelle, de tous les syndicats du secteur ».

A propos des nouveaux sites qu'aurait choisis la Commission de wilaya, pour héberger les taxis et les bus, certains sont intervenus pour affirmer qu'ils seraient au nombre de 3 : la zone industrielle du 24 Février, près de la SNVI, le site de Zouaghi et la gare routière d'El-Khroub. Comment la direction compte-elle organiser le dispatching ? Ont-ils demandé avant d'émettre des critiques et présenter leurs propositions. Selon eux, les propositions de la direction des Transports ne les arrangent pas. Les usagers non plus. Prenant pour exemple le choix du site de Zouaghi, nos interlocuteurs diront que celui-ci est inopérant, pour la simple raison que le site, qui est destiné depuis des années à recevoir le projet de la gare multimodale, n'est qu'à 20 % des travaux. Ceux d'El-Khroub et de la zone industrielle ne peuvent pas convenir, non plus. « Puisque ce sera une mesure temporaire, en attendant la rénovation de la gare routière, pourquoi ne pas retenir celui de la zone industrielle ?le Palma' situé, derrière l'ancien ?Souk el fellah' du Polygone ? Un endroit assez grand pour contenir les taxis et les bus et son emplacement est assez commode pour satisfaire les usagers et les transporteurs, proposent les transporteurs.

Contacté, hier, le directeur des Transports, M. Khelifi Farid, a expliqué d'une part que la date de fermeture de la gare routière est du seul ressort de l'APC, en tant que propriétaire des lieux. Et que d'autre part, les propositions faites pour la délocalisation des transporteurs sont encore à l'état de projet. «Ce ne sont que de simples réflexions, a-t-il souligné, car, tout projet reste tributaire de la décision de la Commission communale de Transport ».

Enfin, en ce qui concerne la consultation des partenaires sociaux, le directeur des Transports a nié, catégoriquement, avoir exclu une partie quelconque. « Je n'ai pas le droit d'exclure qui que ce soit et tous les partenaires représentatifs seront partie prenante des décisions qui seront prises, à ce sujet, dans le cadre de la Commission communale », a affirmé, en conclusion, M. Khelifi.