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BECHAR: Rentrée des classes, le poids des cartables et la santé scolaire
par Fendaoui Hadj
A Bechar, à
l'instar des autres wilayas du pays, les rentrées scolaires se suivent et se
répètent et, à chaque fois, les mêmes problèmes soulevés par les parents
d'élèves et le corps enseignants se renouvellent, faute d'oreilles attentives.
Des promesses non tenues semblent avoir fait rater à ce secteur de belles
occasions de s'engager sérieusement sur la voie de vraies réformes, à défaut
d'un changement radical du système scolaire. En effet, en dépit des efforts
déployés par les pouvoirs publics dans les réalisations et équipement des
infrastructures éducatives, peu d'importance et de considération semblent être
réservés aux préoccupations et inquiétudes que vivent quotidiennement les
personnes concernées au sein de leurs établissements scolaires en l'occurrence
les élèves en premier chef, et le corps enseignant. La surpopulation des
classes et le nombre sans cesse croissant des matières enseignées, ajoutés au
poids des cartables dû aux quantités de livres et cahiers exigées, font que
beaucoup d'élèves restent perturbés et trouvent de sérieuses difficultés
parfois à suivre convenablement leur cursus. De nombreuses enquêtes, menées par
des associations ainsi que par des professionnels de la santé, ont montré que
le poids maximum tolérable d'un cartable est de 10 % du poids de l'enfant. Ce
seuil est bien souvent dépassé : un élève de sixième porte en moyenne un sac de
10 kilos soit environ 26 % de son poids? La charge excessif des cartables n'est
pas sans incidence sur la santé de l'enfant à un âge où son corps est en
développement : fatigue, mal de dos, déformation de la colonne vertébrale. Il
est évident qu'une des principales résistances vient du système scolaire
lui-même qui a beaucoup de mal à évoluer. Il suffit de comparer les cartables
d'autrefois avec ceux d'aujourd'hui pour voir que leur volume était bien
différent. Le cartable a suivi l'évolution des programmes et des rythmes
scolaires qui sont devenus complètement pléthoriques. La réduction du poids du
cartable demandera forcément une modification profonde de l'organisation
scolaire. C'est dans l'intérêt de nos enfants. Les responsables politiques qui
brandissent la clé USB comme la solution miracle sont complètement à côté.
Selon des praticiens en médecine et pédiatres le mobilier scolaire
interviendrait également dans la survenue de lombalgie. Longtemps prônée, la
position assise à angle droit n'est plus la panacée. On revient actuellement à
un mobilier permettant à l'enfant de changer plus rapidement d'une situation
d'écoute à une situation de travail. De plus, l'augmentation de la taille moyenne
des générations actuelles soulignent encore plus l'inadaptation du mobilier
scolaire. A la maison également, les mauvaises habitudes doivent être
combattues dès le plus jeune âge. Pour sa part, un groupe de parents d'élèves
dira : « Nos enfants subissent une véritable maltraitance de la part du monde
des adultes dans l'indifférence des pouvoirs politiques. À chaque rentrée
scolaire, les médias parlent et écrivent sur le cartable et les fournitures
scolaires, sans traiter véritablement le problème de fond qui est la surcharge
des cartables. Dans notre wilaya quelque 3/4 des enfants ont mal au dos pendant
leur scolarité et 19% des adolescents ont des douleurs fréquentes. Cela ne doit
pas être accepté comme une banalité. Le cartable est souvent un facteur déclenchant.
Il est prouvé qu'un poids relatif supérieur à 20 % du poids corporel est un
facteur de risque, aggravé par la marche et le portage à la main. Malgré cela,
les enfants qui rentrent au collège portent encore des cartables de 8 à 13 kg,
ce qui représente 30 à 50% de leur poids corporel». Nous ont fait savoir nos
interlocuteurs. « Les conséquences du poids du cartable sont difficiles à
évaluer car il faudrait des études depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte.
Cependant, il est évident que l'usure du dos des enfants se retrouve forcément
à l'âge adulte. Pourtant les conséquences économiques sont probablement
considérables aussi bien en dépenses de santé pendant l'enfance et surtout plus
tard à l'âge adulte, qu'en arrêts de travail. Il ne faut pas oublier que le
«Mal de dos» est l'une des principales causes d'arrêt de travail. Pourtant les
solutions existent, car ce n'est pas le cartable qui est en cause, mais bien ce
qui est à l'intérieur. Pour cela des placards métalliques avec tiroirs et
cadenas peuvent être installées aux écoles et collèges, permettant aux élèves
de déposer leurs affaires, et ne prendre que ceux dont ils ont besoins au
moment du cours », ont souligné nos mêmes interlocuteurs. Il est à signaler que
dans le domaine de la médecine scolaire, beaucoup d'insuffisances sont
enregistrées, notamment dans les établissements situés dans la vallée de la
Saoura, où le déficit en médecins et spécialistes se fait cruellement sentir.
Cette médecine scolaire qui est chargée de suivre la santé des enfants dès lors
qu'ils sont scolarisés. Les équipes de la médecine scolaire sont constituées de
médecins, infirmiers, assistantes sociales et secrétaires, censés travailler au
sein de ces structures scolaires, où la prévention et le dépistage sont les
deux rôles essentiels. Les équipes doivent assurer la surveillance sanitaire
des élèves, effectuer des actions de prévention et d'éducation, contrôler les
activités physiques et sportives, faire des consultations approfondies en cas
de demande, surveiller l'hygiène des locaux, aider les jeunes en difficulté et
assurer l'intégration des élèves handicapés, nous a signalé un ancien directeur
d'école à la retraite. Il est à noter aussi que cette année, la wilaya de
Bechar enregistre l'ouverture d'un nouveau lycée à la nouvelle zone urbaine, 25
classes d'extension dans trois quartiers de la ville, touchant cinq écoles
primaires, sept cantines scolaires et deux unités de dépistage dans les
communes de Taghit et Abadla, apprend-t-on auprès de la Direction de
l'éducation.
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