La fermeture de la route nationale RN3, avant-hier par des habitants de
la cité Salah Saâdi, située à la sortie sud du chef-lieu de daïra d'El Hadaêk,
exigeant le raccordement de leur cité au réseau d'AEP, a pris une autre
tournure après l'intervention de la gendarmerie hier matin. En effet, la
fermeture de cet important axe routier qui relie de nombreuses agglomérations
de la partie ouest de la wilaya particulièrement, a fait monter la tension d'un
cran. Selon un des habitants, ?'une délégation représentant les manifestants a
été reçue, le premier jour, par un haut responsable à la wilaya de Skikda qui a
demandé la réouverture de la voie comme préalable à toute discussion au sujet
des revendications. La réunion s'est soldée néanmoins par un échec face à
l'intransigeance des protestataires et la route est demeurée fermée''. Hier,
les autorités ont eu recours à la force publique et, selon le témoignage
d'habitants, les gendarmes qui ont été déployés en nombre ont investi les lieux
usant de bombes lacrymogènes pour déloger les manifestants et libérer la voie.
Plusieurs arrestations ont été effectuées, affirme la même source qui a tenu à
préciser que des mères inquiètes pour leurs enfants ont été brutalisées dans la
foulée et repoussées sans ménagement. Cette intervention n'a pas calmé pour
autant l'ardeur des frondeurs qui ont constitué un autre groupe qui s'est rendu
au siège de l'APC d'El Hadaêk. Sur place, les employés ont été chassés et les
bureaux fermés. La police s'est rendue sur les lieux et a réussi à raisonner
les manifestants et entamer un dialogue qui a permis de baisser la tension d'un
cran permettant la réouverture de la RN3. Les citoyens ont demandé le règlement
des problèmes auxquels fait face leur cité avec comme principale revendication
l'alimentation en eau potable car la cité n'a pas été raccordée à ce jour au
réseau d'AEP et les habitants sont contraints de se rabattre sur les citernes
qu'ils doivent payer cash. Au titre des autres revendications formulées, la
libération des jeunes manifestants interpellés par les gendarmes,
l'accélération des procédures de régularisation des constructions à usage d'habitation.