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La Tunisie dément : Pas de tunnels d'Al Qaida à la frontière algérienne

par Yazid Alilat



Il n'y a pas de tunnels construits par des terroristes sur le tracé frontalier de la Tunisie avec l'Algérie, ni avec la Libye. La Tunisie a démenti, hier, lundi l'existence de tunnels sur le tracé frontalier qui la lie à l'Algérie et la Libye, que des groupes terroristes affiliés à Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), installés sur le mont Chaambi, auraient construits.

C'est le ministère de l'Intérieur tunisien qui a démenti l'information, relayée, hier, par tous les médias locaux et la presse internationale. «C'est une information dénuée de tout fondement que le bon sens rejette, en raison des caractéristiques géographiques de la région», indique le ministère tunisien, dans un communiqué publié sur son site officiel. Ces informations «sont dénuées de tout fondement», «inacceptables et illogiques, eu égard à la nature géographique de ces zones frontalières», ajoute le communiqué. Dimanche, dans la soirée, une source proche du ministère de l'Intérieur et du gouvernement tunisien avait démenti l'information sur des tunnels construits par les terroristes d'Al Qaida, entre la Tunisie, l'Algérie et la Libye.  Les informations relatives à l'intervention des forces de l'armée algérienne de destruction de tunnels qu'elles ont découverts, le long de plusieurs kilomètres, entre la Tunisie, la Libye et l'Algérie, utilisés par les terroristes pour acheminer vivres et armes, sont «dénuées de tout fondement», avait indiqué cette source, au ministère de l'Intérieur et à la présidence du gouvernement tunisien, citée par «Assabahnews».          Selon cette source gouvernementale, ces informations «portent atteinte à la souveraineté nationale et sont synonymes de manipulations inadmissibles». De son côté, le ministre tunisien de l'Intérieur a, par ailleurs, manifesté «son étonnement de voir certains moyens d'information continuer à diffuser des nouvelles erronées, de nature à porter atteinte à la sécurité nationale et la souveraineté du pays», rappelant avoir déjà invité la profession «à s'assurer auprès des sources officielles concernées de la véracité des événements, ayant trait aux questions d'ordre sécuritaire et militaire». «Le ministère appelle, encore une fois, notamment en cette période de lutte contre le terrorisme, tous les médias à vérifier l'exactitude des faits dont la source n'est pas digne de foi et dont le but n'est, certainement, pas de servir l'intérêt supérieur du pays», explique le même communiqué. Plusieurs titres de la presse tunisienne, ainsi que les sites électroniques, avaient rapporté, samedi, avec force détails, que des groupes terroristes auraient construit des tunnels entre les trois pays: l'Algérie, la Tunisie et la Libye. Ces tunnels auraient été construits, selon les mêmes sources, par des djihadistes palestiniens venus des champs de bataille de Syrie. Vendredi dernier, l'Armée algérienne, indiquent ces sources, avait entamé une vaste opération de destruction de ces tunnels, longs de plusieurs kilomètres. Pour autant, plusieurs journaux tunisiens avaient déjà rapporté, entre janvier et février derniers, l'intervention de l'armée tunisienne, pour la destruction de ce type de tunnels, construits par les terroristes et les trafiquants de tous bords, dans les régions frontalières, sans démenti officiel.

La question qui se pose est de savoir quelle relation il y aurait entre le démenti tunisien et l'information selon laquelle, rapportée d'ailleurs par la presse tunisienne, un pays du Golfe serait derrière l'arrivée massive de djihadistes de Syrie et qui seraient installés près de Kasserine, au mont Chaambi, que les forces armées tunisiennes n'arrivent pas à prendre et nettoyer, depuis deux ans. Face à ce danger, l'Algérie avait, outre le quadrillage des zones frontalières par des brigades de garde-frontières de la Gendarmerie nationale (GGF), décidé de déployer, tout le long du tracé frontalier avec la Tunisie et la Libye 14.000 soldats, alors que la Tunisie a déployé de son côté 6.000 soldats ayant rejoint ceux algériens pour sécuriser les frontières, entre les deux pays.