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L'état civil en état d'alerte

par Abdelkrim Zerzouri

C'est l'alerte au niveau du service de l'état civil de l'APC de Constantine. «Tout le personnel en activité au sein de l'administration communale et des services administratifs de l'exécutif de wilaya, ou ce qui en reste après les départs en congé, apte à faire de la saisie sur micro, est réquisitionné pour numériser les données de milliers d'actes de naissance», a-t-on appris de sources concordantes.

Des dizaines d'agents sont ainsi à l'œuvre pour saisir les renseignements à partir des registres originaux, nous a-t-on affirmé. D'ailleurs, plusieurs citoyens n'ont pu obtenir, depuis jeudi dernier, leurs extraits de naissance S12, «à cause du manque d'encre des imprimantes», leur a-t-on expliqué au niveau des guichets de la délégation communale de Sidi Rached. Mais l'argument n'a pas été convaincant pour les demandeurs de ce document administratif. Ces derniers se sont regroupés massivement devant les guichets, exigeant la remise des extraits de naissance, «un document essentiel dans la constitution des dossiers administratifs», de recrutement notamment, se plaignent les demandeurs.

Contacté à ce propos, le directeur des Affaires publiques et réglementaires, M. Fethi Bousabaâ, nous dira «qu'il n'y a aucun problème à signaler, tout marche régulièrement». Pourtant, quatre salles sont mobilisées pour effectuer des saisies d'actualisation des extraits de naissance, et avant-hier, une partie du personnel a été dirigée vers l'université N'soumer, dont le matériel a été sollicité pour avancer plus vite et utiliser tout le personnel réquisitionné, car les quatre salles disponibles au sein des services de l'état civil de la commune se sont avérées exiguës pour contenir le nombre de travailleurs appelés à renforcer les équipes. D'après nos sources, le ministère de l'Intérieur a demandé l'envoi en urgence d'une base de données numérisées des citoyens portés sur les registres de l'état civil, chose qui a pris au dépourvu les responsables concernés, car il s'agissait pour eux de procéder rapidement à une actualisation des renseignements sur près de 300.000 extraits de naissance. On sait pertinemment que la commune de Constantine a été l'une des premières communes sur le territoire national à procéder à la numérisation des données de l'état civil, mais on apprendra dans ce sillage qu'il y a un manque de suivi dans l'actualisation de ces données, surtout concernant les mariages et les décès. Souvent, on laissait de côté ces changements dans la vie (ou le décès) des citoyens, pour des raisons bureaucratiques évidentes liées à l'envoi des pièces justifiant le changement, mais la base de données étant aujourd'hui exigée par les services centraux, avec un ultimatum pour la fin de semaine en cours, c'est la pression sur le service de l'état civil. «Heureusement que les choses avancent d'un pied de guerre, sinon on ne pourrait jamais exécuter cette tâche dans les délais exigés par le ministère de tutelle», indiquent nos sources. C'est pour cela, aussi, qu'il y a eu un léger retard dans la délivrance des extraits de naissance, vu que tout le personnel était mobilisé pour les besoins de la mission en question.