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MECHERIA: Un été morose

par M. S. Laradji

Le mois d'août dans la région de Méchéria est la période où le mercure flirte avec des températures dépassant 42°Celsius. Le vent qui souffle du Sud (Riffi) rend l'atmosphère pesante et l' air irrespirable. A midi, lorsque le soleil est au zénith, la ville commence à se vider de sa substance. Seuls quelques restaurants, fast-foods et cafés restent encore ouverts, profession oblige. La sieste, prolongée jusqu'à 17h, est la seule échappatoire pour fuir la canicule qui caractérise cette partie de la journée. Et ce n'est que vers les coups de 18 h que la ville se réanime notamment au centre-ville et sur le boulevard des Chouhada où les enfants accompagnés de leurs parents viennent s'attabler aux les terrasses des crémeries consommant quelques glaces et autres boissons fraîches.

D'autres, en quête de fraîcheur, déambulent le long du boulevard dégarni de végétation. La seule et unique piscine dont dispose le plus grand centre urbain de la wilaya de Naâma, construite dans le cadre du fonds de développement des régions du Sud dans les années 2000, se montre, aujourd'hui, dans l'incapacité de répondre à la demande grandissante des citoyens locaux.

D'ailleurs, dès huit heures du matin, en cette période des grandes chaleurs, elle est prise d'assaut par les bambins qui passent la journée entière à barboter dans une eau de qualité douteuse et dans une cohue indescriptible.» Une seule piscine seulement pour un centre urbain dépassant 120.000 habitants, c'est très insuffisant pour pouvoir répondre à l'attente des jeunes de cette localité sachant que celle -ci est située loin du littoral, constate un citoyen « malgré l'espace existant dans l'enceinte des jardins publics de la ville, non exploités (celles de la Palestine et de la daïra), tous les élus qui se sont succédés aux commandes de la commune n'ont jamais pensé investir dans le créneau des loisirs en construisant, au moins, des bassins de natation pour les jeunes qui n'ont pas les moyens de se payer des vacances en bord de mer. Pourtant, les pouvoirs publics n'ont jamais lésiné sur les moyens financiers pour palier aux insuffisances liées au développement d'une quelconque région pour peu que ses responsables locaux aient le cœur à l'ouvrage.» « On a entendu dire, rapporte un ancien responsable, que dans le cadre de la politique d'équilibre régional prônée par l'Etat, les régions de l'intérieur et du sud du pays, notamment celles situées loin du littoral, seront dotées d'un nombre suffisant de bassins de natation et autres structures de loisirs pour répondre à l'attente des populations. Mécheria, hélas! n'a obtenu que dalle. Des termes comme parc d'attraction, plan d'eau, foret récréative, sites de villégiature restent pour les jeunes locaux des éternels inconnus tant, il est vrai, ils n'ont jamais figuré au registre des préoccupations des élus locaux.