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Aïn El Turck : Les actes d'incivisme troublent l'ambiance

par Rachid Boutlélis

En dépit d'un arrêté de la wilaya, promulgué juste après l'époque coloniale, stipulant l'interdiction du port du maillot de bain en ville et dans les agglomérations, certains estivants transgressent allègrement cette loi toujours en vigueur en se baladant pieds et torses nus, notamment dans les artères et les rues des différentes localités du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck. Ce malheureux état de fait suscite la consternation des familles, qui revendiquent une opération d'assainissement. «Dans un passé encore vivace, les contrevenants à cette loi étaient passibles d'une amende», se souvient un sexagénaire domicilié depuis une trentaine d'années dans le village côtier de Cap Falcon, avant de renchérir «se rendre d'un point à un autre, en maillot de bain et pieds nus, ne serait-ce que pour effectuer une course dictée par la nécessité, s'inscrit dans l'incivisme et le manque d'éducation».

Des déclarations encore plus pertinentes ont été formulées par des responsables de familles en séjour dans ladite daïra. «J'ai aperçu une jeune fille et un homme portant uniquement des maillots de bain, qui traversaient la route pour se rendre sur le boulevard vraisemblablement, juste près de l'esplanade du 20 Août, en plein cœur de la commune d'Aïn El Turck. J'étais au volant de ma voiture et étais accompagné de membres de ma famille. Nous étions outrés et nous avons même apostrophé ce couple», a commenté, avec une pointe de dépit, un habitant de cette principale commune côtière.

Notons sur un autre volet, qui s'ajoute à ce malheureux constat, les actes d'incivisme commis par certains estivants sur les plages, créant ainsi des désagréments aux familles. Le comportement irrespectueux de ses pseudo-estivants a été souvent à l'origine de violentes altercations ayant conduit à des bagarres générales qui ont nécessité l'intervention des forces de police des plages.

«Ces gens vous provoquent carrément en usant d'un langage vulgaire, exprimé sans aucune gêne et à haute voix devant votre famille. Nous sommes obligés de changer d'endroit, sans demander notre reste, car il est clair que leur réaction peut être violente si vous osez leur faire des remarques», a déploré un estivant venu d'une ville de l'Ouest pour un séjour d'agrément dans la localité de Claire Fontaine. D'autres témoignages choquants ont été rapportés à ce sujet par des pères de familles outrés. L'un d'entre eux, vraisemblablement exaspéré, a expliqué: «J'ai été pris à partie par trois individus lorsque je suis intervenu pour leur faire comprendre de cesser d'importuner ma fille. Si c'était pas ma famille, j'aurai écourté mon séjour et j'envisage de passer ailleurs mes prochaines vacances». Toujours est-il, et ironie du sort, ces incidents font désormais partie de l'ambiance des plages jalonnant ce littoral où l'affluence des estivants, venus de toutes les contrées du pays, a battu tous les records, notamment depuis l'entame du mois en cours.