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Les habitants de la cité «Les Sources» en appellent à Bouteflika

par Salah-Eddine K.

Les habitants de la cité «Les Sources», à Birmandraïs Alger, se sont regroupés, hier, durant la matinée, pour tenir un sit-in afin d'attirer l'attention des pouvoir publics sur un « squat autorisé » d'un terrain mitoyen qui a été cédé à un particulier en « foulant, selon eux, les lois de la République ».

Ils restent perplexes devant ce fait et disent que le terrain en question va servir pour la construction d'un projet immobilier qualifié de gigantesque qui aura des conséquences sur l'aspect environnemental de la cité et sur la quiétude des habitants qui s'opposent, fermement, à sa réalisation. Le plan de masse de cette cité de 7 ha, construite à la fin des années 1970, atteste de l'appartenance des terrains nus environnants de la cité à ses habitants affirme, en arborant ce plan, le président de l'association de la cité des Sources. Mais rien n'a arrêté les engins qui étaient, hier, en action. Après l'abattage des arbres qui se trouvaient sur le terrain en question de près de 3.000 m², les ouvriers creusaient des excavassions pour la construction d'une tour de 14 étages, avec un double sous-sol et un centre commercial.

Ce terrain convoité, depuis longtemps, affirme un habitant de la cité, «a été cédé, par on ne sait quel procédé, une première fois, à un particulier qui l'a hypothéqué auprès d'une banque. Celle-ci, à son tour, pour recouvrer ses créances, l'a vendu à une tierce personne qui n'est autre que le promoteur de ce projet ». Et d'ajouter que ce terrain appartenant, normalement, au Centre national des études de réalisation urbanistique (CNERU, organisme public), ne pouvait faire l'objet d'une transaction commerciale, mais devait servir à un projet d'utilité publique (crèche, école, ?. espace de jeux pour cette cité de 400 logements ) Bref, les citoyen, au commencement des travaux, il y a plus d'un mois (12 juillet), se sont constitués partie civile et ont introduit une requête, en référé, devant le tribunal compétent pour l'arrêt des travaux et l'annulation de la décision d'autorisation de la réalisation du projet. La partie adverse dit disposer, elle aussi, d'un dossier, en bonne et due forme et de toutes les autorisations pour construire. C'est le jeudi prochain que cette affaire sera mise en audience. Tenant uneconférence de presse sur le lieu du sit-in, l'avocat M. A. Bourayou, dira que la décision du wali d'autoriser ces travaux est en porte-à-faux avec les lois existantes. Il indique que le permis de construire a été délivré, selon lui, au « mépris des lois ». Le conférencier explique qu'il s'agit-là de « dépeçage » et ajoutera qu'une cité est «une unité avec ses espaces, ses parkings et ses jardins?), elle ne peut être divisible comme le confirme le plan de masse de cette cité». «Malheureusement nous assistons à une dilapidation par des personnes qui ont squatté des terrains, un peu partout, à l'intérieur de cités populaires pour y construire des bâtisses sans que l'autorité ne bouge le petit doigt », dira-t-il.

Le conférencier évoquera le décret relatif à l'occupation des sols (90-29) ainsi que d'autres décrets, notamment le décret 90-176 qui viennent contredire la décision d'autorisation du wali. «Pour le moment aucun organisme ou institution n'a répondu à notre appel» regrette t-il.

L'on s'interroge, également, sur l'absence du 1er magistrat de la commune à qui, normalement, revient la décision d'autoriser ou pas, une telle entreprise. L'avocat de la partie civile estime qu'il y a là une substitution du wali d'Alger dans les prérogatives du président de l'APC. Devant ce fait, les citoyens de cette cité n'entendent pas se taire, a réitéré leur avocat. « Ils interpellent le président de la République d'intervenir car il s'agit d'un grave problème qui relève d'un manquement, à la stricte application de la loi et des lois de la République », conclut M. Bourayou.