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Départs massifs en congé ce mois d'août : La santé en vacances

par Salah C.

En raison du départ massif en congé de leurs personnels, plusieurs établissements de Santé publique fonctionnent au ralenti, durant ce mois d'août.

Cette situation, pour le moins récurrente, est plus perceptible dans les maternités où plusieurs cas de malades se plaignent de ces lenteurs justifiées, sur place, par l'absence de réanimateurs, surtout. Pourtant, la question de la programmation des congés, pour les services aussi importants que les maternités ou les urgences, est soumise à une programmation rigoureuse. Or, cette disposition ne semble pas être respectée et les gestionnaires des plus importants établissements hospitaliers sont très «complaisants» sur cette question et ne semblent pas avoir assez de punch pour imposer un départ programmé en congé afin de permettre un fonctionnement des services. Du coup, plusieurs malades sont contraints de se rabattre sur les cliniques privées où la prise en charge est certes meilleure, au plan des conditions d'accueil, mais piètre dans la prise en charge médicale, comme l'attestent les nombreux cas de complications transférés vers les hôpitaux publics. En plus, les honoraires ne répondent à aucune logique, même commerciale. Exemple: un accouchement normal et pour un séjour de moins de 24 heures, la facture atteint les 48.000 DA, sans que le nouveau-né ne bénéficie du vaccin du BCG. Certains malades s'interrogent sur le fait que des praticiens du service public exercent dans ces cliniques privées, alors que la question des temps complémentaires a été soulevée, plusieurs fois, en hauts lieux, sans que les dispositions relatives ne soient appliquées. En revanche, la présence du personnel, tous corps confondus, dans les petites structures, à l'instar des polycliniques, est meilleure, même si dans certaines d'elles les gardes ne sont pas assurées, convenablement. Dans certaines polycliniques, les médecins chefs remettent leurs blouses blanches pour suppléer à leurs confrères et consœurs partis «en congé». Pour le malade, le plus important est de bénéficier de la prise en charge adéquate et la question de l'organisation ne relève que des compétences des gestionnaires, à tous les niveaux. Les malades chroniques, suivis dans certaines structures publiques, n'arrivent même pas à se faire délivrer des ordonnances pour acquérir les traitements périodiques et se retrouvent en rupture de thérapie, ce qui peut aggraver leurs cas. Il en est de même pour les laboratoires d'analyses médicales, notamment, les plus connus, qui, en ce mois d'août, fonctionnent, très en-deçà, des normes requises et n'arrivent pas à répondre à la forte demande. Et si, en temps normal, l'analyse est faite, le jour même, ces jours-ci, les malades sont contraints d'attendre plusieurs jours, alors que souvent il s'agit de cas urgents.

DES ADMINISTRATIONS VIDES

En plus du personnel médical, certains établissements connaissent une situation de non gestion administrative. Au niveau de certaines directions générales d'hôpitaux, la mise en congé, en même temps, de la majorité des membres du staff dirigeant et, en raison de la centralisation de la décision, des situations urgentes exigeant des mesures rapides sont difficilement gérées, sachant que les chefs des services, de par leur vocation médicale, n'ont pas de prérogatives pour décider de quoi que ce soit. Cette défaillance intervient en saison estivale, durant laquelle les risques de contagion et d'épidémies sont réels et le cadre désigné pour l'intérim a, souvent, les mains liées et n'est chargé que de gérer «les affaires courantes».

Plusieurs chefs de services sont confrontés aux pannes des équipements et en l'absence de cadre pouvant débloquer les fonds nécessaires et lancer la procédure légale d'avis d'appel d'offres, des services sont paralysés.

Tout compte fait, la revue du système des congés pour des secteurs aussi importants que celui de la Santé publique s'impose car il y va de la vie des citoyens.