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Fièvre aphteuse : Le ministre menace et met en garde

par Tahar Mansour

Après les nombreux cas de fièvre aphteuse, enregistrés à travers plusieurs wilayas du pays, Blida vient d'en enregistrer 3, en moins d'une semaine. Le 1er à Bouarfa le 2 août courant, entraînant l'abattage de 25 bovins chez un éleveur, suivi d'un autre, à L'Arba, le 7 du même mois où 5 bovins ont été abattus ainsi qu'à Guerrouaou, à la même date, ce qui a entraîné l'abattage de 4 autresbovins.

Devant cette multiplication alarmante de foyers, le ministre de l'Agriculture, M. Abdelouahab Nouri s'est déplacé, hier, sur les lieux où ont été découverts les foyers, à L'Arba et à Bouarfa, afin de constater, de visu, les mesures qui ont été prises, sur place, pour circonscrire la maladie qu'il a qualifiée de ?très dangereuse' et de sensibiliser, aussi bien, les autorités locales que les éleveurs à participer, de manière active, à son éradication, de notre pays. Le ministre précise que la fièvre aphteuse nous a été importée de Tunisie où elle est signalée depuis plusieurs mois par des «maquignons inconscients pour qui seul compte le gain facile», ces personnes ont ramené, de manière illégale, des bovins infectés vers la région de Sétif et les ont mélangés aux autres bêtes qui sont tombées malades. Il rappelle que ces maquignons ont tu la maladie et n'ont rien déclaré, jusqu'à ce que les services d'hygiène communaux découvrent des carcasses de bêtes sur lesquelles le virus a été décelé. Le ministre affirme, aussi, que tous ceux qui ont propagé ou qui propageront la maladie, de manière voulue ou en ne déclarant pas sa survenue, seront poursuivis, en justice, selon les lois algériennes. Il a aussi tenu à remercier les éleveurs qui ont découvert les cas chez eux et qui se sont empressés de les déclarer, de même qu'aux services vétérinaires qui n'ont lésiné sur aucun effort, pour y faire face. D'ailleurs l'Algérie venait juste de terminer la vaccination de près de 80% des bovins, dans le cadre de la campagne 2013, quand l'épidémie s'est déclarée, en Tunisie : « nous avons alors entamé, très rapidement, un rappel des vaccinations pour faire face à toute éventualité, mais à cause de ces inconscients (les maquignons qui ont acheté des bêtes infectées en Tunisie), nous nous retrouvons face à une menace très grande, sur notre cheptel », a rappelé M. Nouri, au cours de l'intervention qu'il a faite, au siège de la wilaya. « Mais le rappel des vaccinations sera repris dans les tout prochains jours, dès que nous recevrons la commande faite, il y a près de 3 mois », a-t-il précisé. Le ministre ajoute que le vaccin est très demandé, d'autant plus que seuls 2 laboratoires, au niveau mondial, le fabriquent et que plus de 60 pays, à travers le monde en ont besoin, des pays aux cheptels très importants, comme la Chine, la Corée ou l'URSS.

Il rappelle aussi les mesures qui doivent être prises pour circonscrire les foyers de maladie afin d'en venir à bout, comme l'interdiction de déplacement de bovins, sans autorisation, la fermeture des marchés à bestiaux, le chaulage des endroits où le virus est apparu.

Le ministre de l'Agriculture a, en outre, insisté sur le fait que tout le monde est concerné par l'éradication de la maladie, que ce soit les autorités locales (wali, daira, APC, éleveurs, services de sécurité car: «c'est une menace qu'il faut prendre, très au sérieux; la Fièvre aphteuse étant une maladie grave qui peut anéantir tout le cheptel bovin, en un temps, assez court, et rendre caduques tous les efforts consentis par l'Etat, dans le but de parvenir à une autosuffisance en lait et en viande rouge». Enfin, M. Nouri n'a pas manqué de rassurer les éleveurs, en leur promettant qu'ils seront indemnisés pour les pertes subies ainsi que les citoyens, leur rappelant que la consommation de viande de bovins atteints de la Fièvre aphteuse, ne présente aucun danger pour leur santé.