L'évacuation par
la force publique d'un ancien siège de la garde communale occupé par seize
familles a donné lieu, avant-hier, à de violents heurts au village Saïd Abid, à
sept kilomètres du chef-lieu de wilaya Bouira, opposant des dizaines de jeunes
en colère et les forces antiémeutes de la Gendarmerie nationale. Aux cocktails
Molotov utilisés par les manifestants, les gendarmes ont riposté par des bombes
lacrymogènes. Prises de malaise, plusieurs femmes se sont évanouies et ont été
évacuées à l'hôpital du chef-lieu de wilaya. Les heurts ont éclaté quand des
gendarmes ont voulu évacuer un ancien siège de la garde communale que seize
familles avaient squatté en ne voyant pas leurs noms figurer sur la liste des
bénéficiaires de logements sociaux, rendue publique la semaine d'avant.
Une dizaine de
jeunes en colère sont montés sur le toit de la bâtisse avant de menacer d'un
suicide collectif, exigeant un retrait immédiat des forces antiémeutes et le
respect de leur droit légitime à un logement. Et au moment où les gendarmes
tentaient toujours d'évacuer l'ancien siège de la garde communale, d'autres
jeunes, utilisant des pierres, pneus enflammés et des madriers, ont barré la RN
N°18, un tronçon routier reliant Bouira à Médéa, obligeant les automobilistes,
pris de panique, à de longs détours. La fermeture de cet axe routier
stratégique a entravé l'arrivée des ambulances au village Saïd Abid où les
femmes, prises de malaise après l'inhalation de gaz lacrymogènes, attendaient
leur évacuation vers l'hôpital de Bouira.