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En raison de sa cherté : L'assurance agricole boudée par les fellahs

par J. Boukraâ

Initiée par les pouvoirs publics depuis trois ans, les assurances agricoles n'attirent pas la foule à Oran. Selon une étude menée par les services agricoles, nombreux sont les agriculteurs et éleveurs qui ignorent les bienfaits et les avantages des assurances agricoles visant à protéger, à l'avance, leurs productions animales et agricoles contre les risques en tous genres dont les services sont assurés selon les normes internationales. La cherté des polices d'assurance en est la cause principale, qui a poussé les agriculteurs à bouder cette assurance. A l'instar des autres régions du pays, l'assurance agricole à Oran ne dépasse pas les 3 à 4% des potentialités sur un total de près de 8.000 agriculteurs.

Le manque de sensibilisation sur l'utilité de cette assurance est aussi derrière cette situation. «Il faut convaincre les exploitants d'assurer leurs biens et leurs récoltes», affirment les spécialistes. Pour cette saison, à Oran, nombreux sont les agriculteurs qui regrettent de ne pas avoir assuré leurs récoltes, surtout que la sécheresse les a détruites, notamment les céréales. A noter que la wilaya d'Oran a enregistré une baisse de la production céréalière. En effet, la récolte de cette saison est estimée à près de 448.000 quintaux, contre 850.000 quintaux de céréales engrangés dans la wilaya la saison écoulée, et plus d'un million de quintaux en 2012. Dans ce cadre, 64.000 quintaux de blé dur, 91.500 quintaux de blé tendre et 28.300 quintaux d'orge ont été récoltés. Le fourrage constitue le reste, selon la direction des services agricoles. Le rendement de cette année est également inférieur à la moyenne de la décennie, estimée à près de 13 quintaux par hectare. Cette situation trouve son origine dans le manque de pluie, notamment durant le mois d'avril. En effet, la compensation accordée par l'Etat, suite à un sinistre dû, à titre d'exemple, à des changements climatiques, est généralement infime par rapport aux pertes subies par les agriculteurs.

En outre, ils doivent attendre jusqu'à 6 mois, voire une année, pour être remboursés. Avec le principe de l'assurance, l'agriculteur est indemnisé aux coûts réels des pertes subies et dans des délais les plus courts afin qu'il puisse poursuivre son activité.

La Caisse de la mutuelle agricole commercialise déjà plusieurs produits d'assurance risques agricoles. Il s'agit, entre autres, des «multi-périls» (palmier dattier, pomme de terre, tomate industrielle, céréales, oléiculture, vigne, grêle, incendie de récoltes, pépinière, arbres fruitiers) et des «multirisques» (production animale bovine, ovine, équine, avicole et apicole?).