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Prix de la viande et fièvre aphteuse : Le ministère de l'Agriculture rassure

par Zahir Mehdaoui

Les pouvoirs publics sont passés à une autre étape dans la lutte contre l'épidémie de fièvre aphteuse qui touche pas moins de 18 wilayas.

En effet, depuis hier, les gendarmes et les services vétérinaires contrôlent systématiquement les véhicules transportant des bovins, et ce sur plusieurs axes routiers de l'est et du centre du pays.

Dans une conférence de presse animée hier au siège du ministère à Alger, le secrétaire général du département de l'Agriculture et du Développement rural, Fodil Feroukhi, a voulu être rassurant. Il affirme qu'au jour d'aujourd'hui 75% du cheptel est désormais vacciné contre cette maladie qui nous vient de Tunisie.

Quelque 900 bêtes ont été abattues, affirme ce responsable qui souligne que la situation n'est pas aussi catastrophique comme cela est présenté par les médias.

Il rappelle à cet effet qu'en 1999 les services vétérinaires étaient contraints d'abattre pas moins de 9.000 bêtes, ce qui dénote l'ampleur de l'épidémie cette année-là.

Aujourd'hui, selon ses explications, les services vétérinaires ont recensé 192 foyers d'épidémie sur l'ensemble des exploitations de bovins estimé à 200.000.

«Tous les marchés à bestiaux sont fermés à titre préventif et temporaire», ajoute le conférencier qui n'a cependant pas répondu à notre question sur le nombre de bovins qui échappent au contrôle de l'Etat à travers notamment les marchés informels.

M. Feroukhi, qui réitère que la maladie n'a aucune incidence sur l'être humain, soutient néanmoins que la situation est «sérieuse».

«La circonscription de cette maladie dépend impérativement de la collaboration des maquignons et des agriculteurs», affirme le secrétaire général qui informe que dans le cadre de la lutte contre la fièvre aphteuse depuis son apparition, quelque 500.000 bêtes ont été vaccinées, ce qui porte le nombre total de bovins vaccinés cette année à 900.000.

Il faut savoir que le cheptel est estimé à 1,6 million de bovins.

Le secrétaire général n'a pas voulu faire dans l'alarmisme mais menace néanmoins que les «contrevenants» qui ne respectent pas les instructions des services vétérinaires seront passibles de poursuites judiciaires.

«Les gens qui ne déclarent pas les cas de fièvre aphteuse ou qui commercialisent le cheptel malade seront exclus de toute aide de l'Etat et ne bénéficieront pas des programmes de soutien initiés par le ministère», tonne M Fodil Feroukhi qui appellera solennellement maquignons et agriculteurs à collaborer afin de mettre un terme à la maladie qui ne se transmet pas à l'homme mais qui est extrêmement contagieuse. Tous les intervenants à la conférence de presse étaient rassurants pour ce qui est de cette maladie qui a fait beaucoup de bruit ces dernières semaines.

Le directeur des services vétérinaires, Karim Boughalem, a affirmé que nombre de pays sont confrontés à cette épidémie. Le conférencier, qui cite la Turquie, la Chine ou encore la Russie, a indiqué que les vaccins sont disponibles et que le type de virus qui a atteint le cheptel algérien est de type O, moins virulent que les autres.

Enfin, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture a affirmé que l'épidémie n'aura aucune incidence sur le prix de la viande rouge dans notre pays.