En autorisant les frappes sur des positions de l'Armée islamique aux portes d'Erbil, Washington a clairement défini les lignes rouges à ne pas dépasser. Si l'offensive aérienne US est emballée dans du papier humanitaire, scénario mis en boîte par les spin doctors du Pentagone, la réalité obéit malheureusement au sacro-saint principe de la défense des intérêts stratégiques américains. Obama évoque un présumé génocide des chrétiens irakiens par les djihadistes de Daech, une explication reprise en chœur par des plumes au service, pour justifier des bombardements qui n'ont d'autres raisons que de contrer l'avancée des hommes de Daech vers le Kurdistan irakien. Accessoirement une région de repli pour les chrétiens et les Yazidis mais principalement le réservoir pétrolier de l'Irak sous-traité par les Peshmargas kurdes pour le compte des compagnies américaines.

Devant cette situation ubuesque, Daech est une créature des services américains de l'aveu même d'Hilary Clinton, on ne peut pas s'interdire de faire le parallèle avec ce qui se passe à Ghaza et le massacre des civils musulmans par l'armée juive. Le silence qui a entouré le génocide des Palestiniens n'a d'égal que cet empressement tout chrétien à se mobiliser quand leurs coreligionnaires sont menacés quelque part dans le monde et plus particulièrement en terre d'Islam. Obama frappe parce que des chrétiens sont, paraît-il, en danger. Londres applaudit et Paris jubile se disant prêt à revêtir les armures à la croix et se porter au secours de l'Eglise. Elle l'a déjà fait en Centrafrique causant la mort de centaines de musulmans.

Un tableau qui prête à la caricature, mais le fait est que toutes les actions et réactions du monde occidental sont dictées par cette guerre des religions, ou des civilisations, c'est selon, qui régit les relations internationales. On a beau parler de stratégie, d'équilibre mondial en évoquant l'histoire des peuples et l'avenir de la terre, pourtant tout est mû par cette volonté d'asservir une race et d'avilir une religion. Cette guerre des religions qui dure depuis les croisades se poursuit dans l'esprit enfiévré des dirigeants occidentaux placés et guidés par une volonté judéo-chrétienne à la recherche de ses lettres de gloire. Plusieurs présidents des puissances occidentales l'ont clairement annoncé dans des lapsus significatifs qui les ont trahis devant les caméras du monde mais le mensonge et l'hypocrisie n'ont jamais été aussi présents que lors de ces dernières décennies.

En ne faisant référence qu'exclusivement aux chrétiens d'Irak, Obama exclut de compassion tous les Irakiens musulmans qui ont été assassinés par les hommes de Daech et affiche clairement ses préférences religieuses. Le monde apprécie alors que l'armée israélienne a repris son arrosage des populations civiles à Ghaza. On aurait aimé voir Obama, Cameron ou Hollande bombarder des chars israéliens qui tirent dans le dos des femmes et des enfants et là on aurait nous-mêmes applaudi son initiative, mais?