Des habitants de la cité de Ziadia se plaignent que leur lieu de résidence soit envahi par des vaches errantes, qui viennent brouter au bas des immeubles et comptent saisir les services d'hygiène et recourir même à la justice, contre les propriétaires, pour les dangers de santé publique que représentent ces bêtes, notamment en raison de l'épidémie de fièvre aphteuse qui sévit actuellement. Les habitants indiquent que le phénomène de bêtes errantes dans leur cité et surtout des vaches est assez ancien, datant de plusieurs années. «Nous avons toujours dénoncé auprès de l'APC et réclamé en même temps l'application de l'arrêté interdisant ce phénomène en milieu urbain. Mais maintenant avec la découverte de vaches portant le virus de la fièvre aphteuse dans la wilaya, avouent-ils, c'est d'autant plus inadmissible que c'est la santé publique qui se trouve menacée.

Des prises de bec et même de petits accrochages avec les éleveurs commencent à se faire jour, témoigne un habitant de la cité. Et de poursuivre que les choses ne s'arrêteront pas là, car les habitants vont saisir toutes les autorités compétentes dans ce domaine et pourquoi pas la justice si rien ne bouge. Surtout qu'à présent, des problèmes de santé publique viennent se greffer à ce phénomène d'errance de bêtes à l'intérieur de cités urbaines, qui porte un sérieux coup à l'urbanisme en en défigurant tous les aspects et semant des désordres inouïs. Car, ajouteront-t-ils, loin de ne faire que brouter le peu de verdure et d'espaces verts qui se trouvent dans la cité, ces vaches vont chercher pitance dans les bacs à ordures en les déversant et les détériorant.

Questionné sur ce sujet, le délégué urbain du secteur de Ziadia, M. Benhamouda, rassure en rappelant que le virus de la fièvre aphteuse n'est pas transmissible à l'homme, et que des vétérinaires envoyés par la direction des Services agricoles (DSA) de la wilaya, accompagnés par des collègues à eux de l'APC, ont fait une visite juste mercredi dernier à tous les «haouchs» qui se trouvent dans le périmètre de la cité Ziadia, à l'instar de Kef Lakhel, de Tafrent et de Sarkina, d'où les vaches errantes sont originaires. Et ainsi, affirmera-t-il, «c'est tout le cheptel de bovins qui a été contrôlé et des prélèvements ont été effectués pour analyse, dont les résultats nous ont été promis pour ce début de semaine». Concernant l'autre point soulevé, à savoir pourquoi l'arrêté municipal portant interdiction d'errance d'animaux en milieu urbain n'est pas ou n'est plus appliqué, notre interlocuteur reconnaîtra que les saisies de bêtes ne sont plus opérées et pour cause, dira-t-il, depuis quelques années il n'y a plus de fourrière animalière pour les placer. «L'ancienne fourrière municipale de Bardo a été transformée en un parking pour voitures, pendant que celle du Polygone est inadaptée et ne peut recevoir que les véhicules saisis. Cependant nous essayons de palier à ce manque par des campagnes de sensibilisation, auprès des éleveurs, mais malheureusement sans résultat tangible jusqu'à présent», dira-t-il. En attendant, le mécontentement et l'inquiétude des habitants semblent de plus en plus difficiles à contenir.