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Effondrements successifs dans un immeuble à Boulanger : Huit familles lancent un cri de détresse

par K. Assia

Huit familles d'un immeuble en ruine, situé au 27, rue Habib Bouakeul, dans le quartier de Boulanger, viennent de lancer un cri de détresse à l'adresse des autorités locales. Depuis la démolition d'un immeuble mitoyen, en juin dernier, et le relogement de ses occupants, cette bâtisse en ruine érigée en R+1 ne tient que par miracle. Pire encore, l'escalier reliant le rez-de-chaussée au premier étage s'est écroulé, condamnant les familles du dessus qui ont dû installer une échelle pour rejoindre leurs minuscules pièces. Sur les lieux, le constat est désolant. Les familles sont encore sous le choc après l'effondrement partiel de plafonds survenu dans la nuit de jeudi à vendredi dans deux habitations mitoyennes du rez-de-chaussée et un autre du premier étage. Deux personnes ont été blessées. Depuis, les familles ont préféré dormir à la belle étoile par crainte d'être ensevelies sous les décombres.

Si cette bâtisse représente un danger pour ses occupants, il en est également le cas pour les élèves de l'école mitoyenne. Plusieurs blocs se sont détachés pour se retrouver de l'autre côté, signale-t-on. En effet, il ne se passe pas un jour sans que des murs s'effritent et des plafonds s'écroulent. Seuls les fers à T rongés par la rouille sont restés suspendus, un autre danger qui guette de près ces familles nombreuses, notamment à l'approche de la saison hivernale. Dans le premier appartement où les dégâts sont vraiment importants, trois familles vivent sous le même toit dans deux minuscules pièces où l'infiltration d'eau a complètement saccagé les murs.

La situation reste identique chez l'autre famille où les occupants sont vraiment dans le besoin. Les plafonds des deux pièces n'existent plus. Chez les voisins d'en haut, impossible d'y accéder à cause de l'état de l'échelle provisoirement installée. 90% de cet immeuble est en ruine, souligne un père de famille. Les concernés appréhendent le pire si aucune mesure n'est prise. Le danger est omniprésent et les occupants vivent la peur au ventre, surtout après le drame de juin dernier et qui a coûté la vie à quatre membres d'une même famille dans le quartier de Carteaux. Ils exigent une prise en charge réelle et efficace de leur situation afin d'éviter que la liste des dégâts s'alourdisse avec cette fois-ci des cas de décès.

Une commission du CTC s'est déplacée dernièrement et a classé la bâtisse dans la catégorie rouge, explique-t-on. Celle-ci a exigé certains renseignements aux occupants avec des promesses de relogement, mais, depuis, rien n'a été fait. Les sinistrés s'impatientent et lancent un appel de détresse au wali d'Oran pour venir s'enquérir de la situation et du danger qui guette les occupants. Les familles espèrent être traitées au même titre que les autres avec au moins des pré-affectations qui leur seront délivrées pour les rassurer face au danger.