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200 contrats conclus cette année : Les Oranais boudent l'assurance contre les catastrophes naturelles

par J. Boukraâ

 

L'assurance contre les catastrophes naturelles est obligatoire, depuis 2003, pour les propriétaires: elle prend en compte les risques de plus en plus importants liés aux conditions climatiques et aux tremblements de terre. Pourtant, en pratique, très peu d'immeubles sont assurés.

L'Algérie fait partie des pays vulnérables face aux tremblements de terre. Les séismes frappent le nord de ce pays durement soumis aux contraintes des mouvements de la terre. La raison de ces séismes : les mouvements brutaux de ces plaques tectoniques qui forment la croûte terrestre et sur lesquelles reposent les océans et les continents. Séisme, vieux bâtis et inondations n'ont pas convaincu les Oranais pour s'assurer contre les catastrophes naturelles. L'assurance Cat-Nat ne séduit pas à Oran. Obligatoire depuis dix ans, soit depuis le séisme de Boumerdès en mai 2003, l'assurance contre les catastrophes naturelles (Cat-Nat) n'arrive toujours pas à faire son chemin. A Oran, le taux de couverture par l'assurance Cat-Nat ne dépasse pas les 5% pour un parc de logements estimé à 302.980 unités, selon les dernières statistiques de l'ONS et quelque 2.000 immeubles menaçant ruine.

Selon une source d'une agence d'assurances étatique, située à la ville d'Oran, quelque 200 contrats d'assurance Cat-Nat seulement ont été conclus cette année. Quotidiennement, cette agence ne reçoit que deux à trois souscripteurs. Notre source fait remarquer que le tarif de la Cat-Nat n'estaa

pour rien dans son manque d'attractivité pour les souscripteurs, puisque ce tarif commence à partir de 1.500 DA/an. La police d'assurance Cat-Nat pour un logement à Oran, qui coûte 4 millions de DA, par exemple, s'élève à 3.000 DA/an. Cela représente à peine 3 à 4 DA/jour pour une couverture annuelle et selon les régions. Un taux qui demeure insignifiant eu égard aux importants risques de catastrophes naturelles qu'encourt cette région, située dans une zone connue pour sa forte sismicité.

Coincée entre la plaque eurasiatique et la plaque africaine, «l'Algérie est constamment en mouvement, et Oran n'est pas épargné ». Sur tout le territoire, on enregistre une moyenne de 60 à 80 secousses par mois. Mais 90% de ces secousses ne sont pas ressenties par la population, car leurs magnitudes sont inférieures à 2,5 degrés sur l'échelle de Richter. Le degré des répliques qui sont ressenties par la population est autour de 3 et 3,5 sur l'échelle de Richter. Pour les secousses ressenties, cela ne dépend pas toujours de la magnitude, même si on peut dire qu'à partir de 3,5 degrés tout le monde ressent la secousse. Cela dépend si elle a lieu en plein jour ou durant la nuit, de la profondeur, de sa direction, de son sens...

Les spécialistes affirment que si l'on ne peut pas prévoir une secousse, on peut du moins reconnaître les zones à risque en fonction du nombre de secousses enregistrées. Le fait est connu : les tremblements de terre sont la conséquence des mouvements des plaques tectoniques, et si les dernières secousses ont fait peur, elles doivent au contraire rassurer, puisque étant de faible magnitude, elles ont permis à la terre de dégager un peu de l'énergie accumulée par les frictions des plaques de la croûte terrestre. Toutefois, la souscription à l'assurance contre les risques naturels a du mal à se faire une place, aussi petite soit-elle, parmi les différents produits que proposent les assureurs. Notons que sont exclus de l'assurance les immeubles qui ne répondent pas aux normes de construction imposées après 2003 et les immeubles encore en construction.