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Washington : Sellal en businessman

par Abdelkader Djebbar

Le président Barack Obama a annoncé, mardi, en soirée, un total de 33 milliards de dollars de nouveaux engagements -aide publique et investissements privés- en faveur de l'Afrique, qui contribueront au «développement» du continent africain et à «la création d'emplois» aux États-Unis. «Les États-Unis investissent massivement, sur le long terme, dans le progrès en Afrique», a déclaré M. Obama, au deuxième jour du sommet USA-Afrique de Washington.

Ambiance des grands jours. Pas seulement à l'américaine. Certains se sont mis aux us de leurs pays et ont sorti leurs tenues traditionnelles. Aux couleurs de l'Afrique pour un diner riche en couleurs. On se croirait vivre un grand jour de fête, sans folklore. Comme pour symboliser les perspectives à développer afin d'intensifier les échanges entre l'Amérique et l'Afrique. En fait pour concrétiser l'Amérafrique qui viendrait concurrencer la Chinafrique. Déjà, mardi, le président américain Barack Obama a annoncé, au cours du sommet, de Washington, qu'un groupe de plus de 90 entreprises américaines se sont engagées à investir 14 milliards de dollars, en Afrique.

Le gouvernement américain souhaite, ainsi, démontrer son intérêt pour une amélioration de ses relations commerciales avec le continent africain. Les sociétés américaines investiront dans les secteurs de la construction, des énergies nouvelles, de la banque et des technologies de l'information. Les sociétés Citigroup, Ford, General Electric et Marriott International, entre autres, ont, notamment, signifié leur intérêt pour le projet.

« Chaque jour, 250.000 Américains vont travailler à des postes qui s'appuient sur les exportations vers l'Afrique, ces accords vont se traduire par une amélioration de la prospérité sur les deux rives de l'Atlantique, dans les mois à venir », a déclaré Mme Pritzker. Mais rien n'est encore coulé dans le béton. Nous n'en sommes qu'aux balbutiements d'une nouvelle ère économique. Il n'y a qu'à scruter l'agenda du Premier ministre algérien pour avoir une idée. Jeudi, le Premier ministre algérien s'entretiendra, notamment avec le secrétaire américain à l'Energie, Ernest Moniz qui a, déjà, effectué une visite de travail en Algérie, en juin dernier. Le suivant ne sera que le grand patron du groupe pétrolier américain Anadarko qui exploite, en partenariat, avec Sonatrach, les grands gisements du bassin de Berkine, à Illizi. Général Électricité est, également, dans l'agenda du Premier ministre. Ce groupe a décroché, en 2013, un contrat de 2,2 milliards de dollars pour réaliser, en Algérie, six centrales électriques et un complexe de production de turbines à gaz. Et imaginons autant de rencontres de chaque représentant africain, présent à Washington, pour s'en convaincre. Surtout quand on sait que l'Afrique de A à Z est à Washington. De l'Algérie à la Zambie. Aujourd'hui, jeudi, à quelques heures de la clôture du sommet, c'est véritablement à un immense ballet des rencontres d'affaires qui se déploie pour embrasser le plus grand nombre d'affaires, ne serait-ce que pour en jeter les bases et nourrir ainsi de gros espoirs pour sortir l'Afrique des nuits noires avec des projets en matière d'électrification ou encore mieux manger avec l'accroissement des superficies à cultiver, ou encore des hôpitaux pour une meilleure santé avec l'éradication des fléaux sociaux qui rongent certains pays. Comme cette dernière épidémie qui sévit en Afrique de l'Ouest avec le virus ?Ebola' qui a déjà fait presque neuf cents morts, principalement en Sierra Leone, Nigeria, Guinée et Libéria. Une situation qui s'est imposée au sommet.

Mais, il ne faut, surtout pas, croire que l'Afrique s'est présentée aux Etats-Unis, la main quémandeuse. L'Afrique a ses richesses mais manque de moyens d'exploitation tandis que les États-Unis ont besoin de certaines nouvelles matières et disposent des moyens d'exploitation. La complémentarité est réelle, pour peu qu'Africains et Américains partent sur le même pied d'égalité avec des objectifs, mutuellement, rentables et bénéfiques. Le succès d'une coopération accrue et efficace est à ce prix.

Et au secrétaire d'État John Kerry d'aller droit au but: «nous voulons et nous allons travailler dur pour que davantage d'entreprises américaines investissent en Afrique». «Nous voulons également qu'il y ait plus d'entreprises africaines qui investissent ici, aux États-Unis, et il n'y a pas de raison qu'elles ne le puissent pas».