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Ghardaïa : La tension toujours vive

par El-Houari Dilmi

Le Conseil des notables mozabites des «ksour» de Ghardaïa, dans un communiqué rendu public, avant-hier samedi, annonce qu'une rencontre a eu lieu, vendredi 18 juillet, à Ghardaïa, entre des membres du Conseil et des représentants des plus hautes autorités de l'Etat, dépêchées sur place». Même si le communiqué ne cite aucun nom des membres de la délégation venue d'Alger, plusieurs personnalités sont citées à Ghardaïa, comme Belkhadem, ou encore Saïd Bouteflika et Ahmed Adli secrétaire général du ministère de l'Intérieur.

Le communiqué, signé par le député RND Kara Omar Bakir, indique que la délégation venue d'Alger a fait état d'une « volonté sincère de l'Etat, à trouver des solutions définitives à la crise que vit la vallée du M'zab et mettre, ainsi, fin aux souffrances des citoyens, depuis plus de huit mois ». Une mise à plat des problèmes que vit la région a été abordée avec la délégation venue d'Alger. Au cours de la rencontre indique le communiqué du Conseil des notables mozabites : « nous avons réitéré notre attachement à l'Unité nationale, dans le respect du particularisme identitaire de la communauté mozabite ». Et de rappeler la plate-forme de revendications relatives à « l'arrêt immédiat des provocations, en tous genres et le harcèlement physique et moral à l'encontre des Mozabites, y compris dans les médias, sur les réseaux sociaux, les prêches dans les mosquées, les déclarations des formations politiques et de la société civile, etc. » De même qu'il est demandé de faire revenir les citoyens chassés de leurs maisons, commerces, ateliers et fermes, dans les plus brefs délais et dédommager, d'une manière juste, toutes les personnes lésées.

Le Conseil des notables mozabites demande, aussi, de garantir la sécurité, punir les meurtriers et relâcher les innocents, comme il est demandé la réalisation d'un hôpital et d'une station d'essence, dans la ville de Ghardaïa.

Dix personnes ont été tuées et plus 70 arrêtées, de même que 201 autres sont poursuivies en justice, 1.500 habitations et 350 commerces incendiés, tel est le lourd bilan, depuis le début des évènements en janvier dernier, selon Khodir Babaz, membre de la cellule de coordination et de suivi des évènements de Ghardaïa. Au sujet des propositions de sortie de crise faites par Abdelaziz Belkhadem, conseiller du Président Bouteflika, le député RND et membre de la cellule de coordination et de suivi des évènements de Ghardaïa, Khodir Babaz, dans une déclaration à la presse, a rejeté, d'un revers de main, la médiation de l'ex-SG du FLN, estimant qu'il s'agit là « d'une fausse solution à un vrai problème ». « Le retour de l'autorité de l'Etat reste le seul moyen d'assurer la sécurité des personnes et des biens et permet un retour à une vie normale, dans une région, fatiguée par 9 mois d'affrontements intercommunautaires et des pertes humaines et matérielles énormes » insiste Khodir Babaz, Une lettre a été adressée, le 13 juin dernier, sous le sceau de l'urgence, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, cosignée par des représentants de la cellule de coordination et de suivi (CCS) des évènements de Ghardaïa et un groupe d'autres cadres mozabites. « Le peuple du M'zab s'adresse (?) à vous, directement, comme ultime recours, en votre qualité de garant de l'unité nationale, de défenseur de la République» écrivaient-ils, rappelant, également, dans leur missive, qu'il « est du devoir de l'Etat, d'agir, conformément à l'article 24 de la Constitution qui stipule que l'Etat est responsable de la sécurité des personnes et des biens ».