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BLIDA: Les magasins d'habillement pris d'assaut

par Tahar Mansour

Même si la chaleur de la journée retient la plupart des gens chez eux, les magasins d'habillement sont pris d'assaut, après le ?f'tour' par des milliers de familles qui accompagnent leurs progénitures dans ces lieux notamment les magasins spécialisés.

Les hommes, dans la plupart des cas, déposent leurs femmes et leurs enfants à proximité des endroits visés et s'en vont à la mosquée accomplir les ?taraouihs' ou au café pour discuter avec leurs amis. Les femmes, ?porte-monnaies' brandis à bout de bras, entament alors une longue et fatigante quête de vêtements pour leurs enfants, se rendant de magasin en magasin et d'un étalage à l'autre, nullement rebutées par les prix exorbitants qui y sont pratiqués, se justifiant par l'achat de la meilleure qualité et d'importation, argumentant que celle-ci est meilleure. Pourtant un tour dans ces lieux envahis par la gente féminine nous renseigne sur les prix, trop élevés, qui y sont pratiqués. Un simple pantalon jeans coûte entre 1500 et 6.000 DA, selon l'âge et une qualité laissant souvent à désirer. Les ?pantacourts', mode oblige, sont les plus recherchés et les commerçants en ont ramenés de toutes les couleurs, pour tous les goûts et toujours, à des prix exorbitants. Ceux qui coûtaient, en temps normal entre 400 et 600 DA pièce, sont proposés actuellement entre 1000 et 1.500 DA, sous le regard excédé et méprisant du vendeur car les femmes sont connues pour marchander plus que les hommes, mais finissent toujours par acheter les vêtements à tous les prix, d'autant plus qu'elles y sont poussées par leurs enfants qui se mettent à pleurer et à crier afin d'obtenir gain de cause. Dans un magasin proposant des baskets et des sandales pour enfants, des dizaines de femmes attendent leur tour, étroitement surveillées par plusieurs vendeurs qui leur ramènent la commande de l'arrière-boutique, tout en faisant très attention aux vols qui sont légion durant ces périodes de forte affluence. Là aussi, les prix pratiqués sont trop élevés et des baskets de bas de gamme coûtent entre 1.500 et 2500 DA, toujours selon l'âge, alors que les sandales ne valent pas moins de 800 DA, pour une qualité, vraiment médiocre.

En ces lieux, l'habillement pour filles est beaucoup plus disponible que celui pour garçons et beaucoup plus joli, avec des coupes et des couleurs plus recherchées mais les prix sont presque hors de portée des bourses moyennes. Une petite robe pour fillette de 6 ans dépassant allègrement les 6.000 DA, les ensembles cédés entre 4.000 et 8.000 DA et les sandales cédées à partir de 1.200 DA la paire. Pourtant, et le phénomène est observé, depuis quelques années, de très nombreuses familles ont déjà acquis des vêtements pour leurs enfants avant même le Ramadhan : «pour éviter la ruée et les prix exorbitants ». Malgré cela, c'est une véritable razzia qui est opérée dans les magasins et chez les vendeurs à la sauvette qui font des affaires en or, durant cette dernière décade du mois sacré, tout autant que les vendeurs de jouets ?made in China' qui sont pourtant réputés dangereux pour les enfants de par les matériaux utilisés pour leur fabrication ou par leur finition qui laisse à désirer.