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Un avion de ligne malaisien, probablement abattu par un missile, s'est
écrasé jeudi dans l'est de l'Ukraine, dans une zone contrôlée par les
séparatistes prorusses, faisant près de 300 morts, dont plus de la moitié de
Néerlandais, indique l'AFP. Les experts des services de renseignement
américains estiment que le Boeing 777 a été touché par un missile sol-air, mais
ils étudient encore leurs données pour savoir si l'engin a été tiré par les
séparatistes prorusses. Erreur des rebelles qui pensaient viser un avion
ukrainien ? «Bavure» inexplicable des Ukrainiens ou des Russes ? La destruction
en vol de l'avion malaisien, suscitait hier colère et interrogations dans le
monde. Les autorités de Kiev et les rebelles se sont immédiatement accusés
d'être à l'origine d'un tir supposé avoir causé la catastrophe. Des morceaux du
fuselage déchiqueté, ainsi que des bagages, parsemaient une vaste zone au
village de Grabove, dans la région de Donetsk. Selon le contrôle aérien
ukrainien, l'équipage du Boeing 777 qui transportait 298 personnes - dont 154
Néerlandais, 27 Australiens, 23 Malaisiens, 11 Indonésiens, six Britanniques,
quatre Allemands, quatre Belges, trois Philippins et un Canadien -, n'avait
signalé aucun problème en survolant l'Ukraine. L'appareil a disparu des écrans
des radars vers 16 H 20 heure locale, à 10.000 mètres d'altitude, puis s'est
écrasé près du village de Grabove. Le président ukrainien Petro Porochenko a
jugé qu'il s'agissait d'un «acte terroriste». Un conseiller du ministre
ukrainien de l'Intérieur a affirmé que l'avion de ligne avait été abattu par un
missile Bouk, «gracieusement offert aux terroristes par Poutine». Ce missile
sol-air a une portée de 42 km et peut atteindre une altitude de 25 km. Pour sa
part, le «Premier ministre» de la «République populaire de Donetsk»
autoproclamée, a affirmé que l'avion avait été abattu par les forces aériennes
ukrainiennes. «Nous savons que nous serons la cible d'accusations pour dire que
nous avons abattu cet avion», a-t-il dit. «Ce sont des mensonges (...) nous
n'avons pas les armes antiaériennes pour abattre un avion à 10.000 mètres, nos
défenses antiaériennes ont une portée de 2.500 - 3.000 mètres».
COLERE INTERNATIONALE ET RECHERCHE DE COUPABLES Si l'enquête, qui ne fait que commencer, parvient à identifier avec certitude les auteurs du tir - qu'il s'agisse des rebelles prorusses, des forces loyalistes ukrainiennes ou de l'armée russe - son résultat risque d'avoir un impact décisif sur le conflit qui déchire l'Ukraine depuis trois mois, opposant Kiev aux séparatistes appuyés par Moscou. En attendant l'arrivée d'experts malaisiens et internationaux, les pompiers et les secouristes s'affairaient hier sur le lieu de la catastrophe pour préparer l'évacuation des corps. Sous une pluie fine, les secouristes préparent la récupération des restes des 298 personnes qui se trouvaient à bord de l'appareil. Les opérations de récupération des corps risquent d'être ralenties d'une part par des problèmes techniques - il n'y aurait pas assez de chambres froides à Donetsk pour les y stocker - et surtout par la nécessité de coordonner les travaux entre rebelles et loyalistes qui s'affrontent toujours à coups de canon. Russes et rebelles prorusses d'une part, Ukrainiens d'autre part, ont continué hier à se rejeter la responsabilité du tir fatal sur l'avion malaisien. Moscou a affirmé que le système de missiles ukrainien était actif jeudi, laissant entendre que Kiev pourrait être responsable de la destruction en vol du Boeing de la Malaysia. Le président Petro Porochenko a accusé indirectement Moscou, révélant que Kiev disposait de l'interception d'un entretien téléphonique dans lequel un chef rebelle «se vante d'avoir abattu un avion de ligne» devant «son officier traitant, un colonel du renseignement militaire russe, Vassili Gueranine». Sur les lieux de la chute du Boeing, des secouristes ont indiqué à l'AFP qu'une des boîtes noires avait été retrouvée. Mais ces boîtes ne pourront probablement pas aider à déterminer l'origine du tir de missile. La télévision officielle russe accusait hier, presque sans détour, Kiev d'être responsable de la chute de l'avion malaisien, allant jusqu'à relayer la théorie d'un complot visant Vladimir Poutine. «La cible du missile pourrait ne pas avoir été un avion de passagers, mais bien l'avion du Numéro Un», le président russe, qui rentrait d'un voyage de six jours en Amérique Latine, a ainsi lancé une commentatrice de la chaîne proche du Kremlin Vesti. |
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