Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

CHLEF: Insécurité et petite délinquance

par Bencherki Otsmane

Préoccupation forte des habitants de la ville de Chlef, le sentiment d'insécurité fait régulièrement l'objet de débats et de controverses parmi la population. Aussi bien pour les crimes qui sont en constante hausse depuis ces dix dernières années, surtout après celui commis contre une femme médecin au cours de ce mois de Ramadhan que pour la petite délinquance qui ne faiblit pas.

Cette dernière impacte fortement la vie quotidienne des citoyens, particulièrement en ce mois sacré de piété, qui pointent régulièrement l'échec des politiques en la matière. Petit trafic de stupéfiants et de psychotropes, destinés à la consommation locale, vol à la tire et agression avec menaces à l'arme blanche continuent de «meubler» le quotidien des Chélifiens en cette période de carême. Plusieurs cas d'agression et de vol sont signalés chaque jour et perpétrés à l'encontre de citoyens «piégés» sur des places publiques, à proximité des banques, de la poste et au niveau des marchés populaires, notamment.

Certes, à Chlef, la vie est loin d'être infernale comparativement aux grandes villes d'autres pays où la grande criminalité fait partie du quotidien des gens.

Toutefois, ce constat, partagé par un grand nombre d'observateurs, appelle à réfléchir sur les moyens de lutter contre cette délinquance. Le déficit d'éducation et le creusement des inégalités doivent être résorbés sur le long terme, mais la carence essentielle à combler à court terme semble être le manque d'autorité et de discipline. Déscolarisés précocement et dans des contextes familiaux instables, les jeunes délinquants sont interpellés par les forces de l'ordre et présentés devant les juges. Condamnés, ils récidivent dès leur sortie de prison, la preuve que la majorité des délinquants arrêtés sont des récidivistes. Cela dénote aussi que l'état actuel de la prison ne permet pas aux primo-délinquants de se réinsérer sainement au sein de la société. Ainsi, seule une meilleure prise en charge de la primo-délinquance permettra d'éviter la récidive: une réponse forte, dès le premier acte de délinquance, permettrait de tracer les limites à ne pas franchir et de corriger la trajectoire d'un jeune en difficulté. Pour l'heure, il apparaît que l'objectif des services de sécurité c'est de maintenir ce fléau dans des proportions acceptables, à défaut de l'éradiquer définitivement.