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Aïn El Turck - Prix à la consommation : une saignée remplace une autre

par Rachid Boutlélis

Une baisse sensible des prix a été relevée sur le marché des fruits et légumes, du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck, depuis le milieu de la deuxième semaine du mois de carême.

Cependant, la ménagère, issue d'une famille de smicard, a eu à subir la saignée, devenue classique avec le temps, qui se manifeste chaque année, en cette même période, avec une subite et spontanée augmentation des prix de produits de large consommation. En effet, il a fait très chaud, dans les deux sens du terme, dans le marché de cette commune côtière, au cours de la première semaine du mois de Ramadhan. Sur certains de ces produits, il a été relevé que les augmentations ont, allégrement, flirté avec les 50 DA. Le poivron en demeure le parfait exemple. En effet, proposé à partir de 120 DA, au début du carême, ce légume a connu une baisse de près de la moitié de son prix initial et il est, actuellement, cédé entre 70 et 80 DA. Le citron, fruit dont le jus est très prisé dans la chorba, de la plupart des jeûneurs, reste indétrônable en se stabilisant pour sa part à 350 DA le kilo, pour le premier choix et 250 DA pour la qualité inférieure.

Toujours est-il que le langage des prix de la tomate, de la courgette, de l'aubergine et de la salade verte, entre autres, ont également suscité le tournis chez les habitués de ce marché populaire où prévaut une ambiance conviviale, en raison, notamment, d'un important dispositif dissuasif des forces de police, qui y a été déployé, dès le début de ce mois sacré.

«La présence des policiers, dans le marché et ses alentours immédiats, a, grandement, contribué à l'instauration d'un climat serein, durant ce mois sacré, réputé par ses altercations entre jeûneurs et plus particulièrement, par la recrudescence de la délinquance, sous toutes ses formes », a commenté un poissonnier. Notons qu'au cours de cette deuxième semaine du mois de Ramadhan, un nombre indéterminé d'établissements de commerce, installés au sein et dans les abords dudit marché, s'est judicieusement paré pour les fêtes de l'Aïd. L'astuce des prétendues réductions inédites dans le cadre d'une solde, affichée en évidence sur les vitrines des établissements, versés dans la vente de l'habillement pour enfants, est adroitement exploitée par certains gérants. Selon le constat établi sur le terrain, tous les coups sont, en fait, permis dans ce genre d'activité commerciale, dans le but évident d'attirer un maximum de clientèle, à un peu moins de deux semaines de la célébration de cette fête religieuse, synonyme de la fin du mois de carême. Néanmoins, les prétendues promotions masquent, avec une grande adresse, l'envolée des prix des effets vestimentaires.

Les plus avertis n'en sont, évidement, pas dupes et négocient ardument les prix proposés pour un ensemble pour fillette et/ou un veston pour garçonnet, qui sont passés du simple, au presque double, pour cette circonstance. «Des augmentations dépassent, souvent les 500 DA pour un habit pour enfant par rapport au prix initial. Les commerçants argumentent toujours que les effets vestimentaires sont importés et donc beaucoup plus chers, alors qu'en réalité il ne s'agit que d'une production locale», a déploré un responsable de famille. En conclusion, la saignée sur les produits à large consommation n'a, finalement, fait que se transborder d'un circuit à un autre, dans ce secteur commercial. La rentrée des classes, qui se profile déjà à l'horizon, sera en fait un autre transbordement dans ce même secteur.