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L'Algérie a réuni les conditions à la réussite d'un dialogue inter-malien

par Kharroubi Habib

Le gouvernement malien et les mouvements armés du Nord-Mali entameront demain à Alger, sauf imprévu de dernière minute, le dialogue inter-malin inclusif destiné à doter leur pays d'une feuille de route qui devrait lui permettre de sortir de la crise dans laquelle il se débat. La rencontre d'Alger soulève beaucoup d'espoir car la diplomatie algérienne a efficacement œuvré à réunir les conditions qui autorisent à croire qu'il en sortira des accords qui permettront au Mali de tourner la page triste de son histoire qu'est la crise dans laquelle il est plongé.

En préliminaire à cette rencontre, l'Algérie a déployé des efforts tous azimuts en vue de convaincre de la nécessité de sa tenue. Tant en direction du gouvernement malien, des mouvements armés du Nord-Mali que des partenaires régionaux et internationaux du Mali susceptibles d'apporter leur contribution à la résolution de la crise malienne. Au premier, elle a donné l'assurance que le dialogue envisagé aura pour socle le respect absolu de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du Mali. Aux seconds, qu'il sera tenu compte de leurs revendications telles qu'elles ont été formulées dans la plateforme d'entente qu'ils ont négociée entre eux et cosignée à Alger en juin dernier. Les partenaires du Mali que l'Algérie a pris le soin de consulter ont officiellement approuvé sa médiation dont tous ont salué la pertinence, et pour preuve de leur soutien, ils ont délégué des représentants pour suivre le dialogue inter-malien qui s'ouvrira à Alger demain.

Si la rencontre inter-malienne d'Alger est unanimement appréciée pour constituer une « fenêtre d'opportunités » s'offrant aux parties maliennes en conflit pour s'entendre définitivement et résolument sur une sortie pacifique de la crise malienne, le risque existe pourtant que des actes se commettent ou que des manœuvres soient entreprises pour la faire avorter. Pour preuve, la violation du cessez-le-feu intervenue au Nord-Mali et qui a donné lieu à des combats entre l'armée malienne et des mouvements armés à quelques jours de la rencontre d'Alger. Cet incident n'est pas simple accident mais la démonstration qu'il existe tant dans le camp du pouvoir à Bamako que celui des mouvements de la rébellion du Nord-Mali des factions qui sont hostiles au dialogue appelé à s'ouvrir demain à Alger. Elles ne désarmeront pas car encouragées par le soutien souterrain dont elles bénéficient de la part de parties régionales et internationales dont l'agenda politique pour le Mali en particulier et le Sahel en général se trouve bousculé et contré par la persévérante entremise algérienne.

Consciente qu'il puisse se produire des actions de sape contre la conférence du dialogue inter-malien facilité par elle, l'Algérie a dépêché peu avant son ouverture son ministre des Affaires étrangères auprès du président malien et ceux des Etats impliqués en faveur du dénouement pacifique de la crise malienne pour s'assurer qu'ils ne permettront pas qu'elles entravent le dialogue programmé. Il en a résulté un consensus très large qui permet d'augurer que le dialogue inclusif inter-malien se présente cette fois et à Alger sous les meilleurs auspices, faisant entrevoir que ses protagonistes sont résolus à s'entendre malgré les surenchères intéressées vers lesquelles ont tenté de les pousser les actions voulues de rupture de factions maliennes poussées à les commettre par les puissances dont les visées ont été contrecarrées par la diplomatie algérienne.