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Une lettre adressée au président de la République : Nouvelle escalade de la violence à Ghardaïa

par El Houari Dilmi

La situation s'est, à nouveau, envenimée à Ghardaïa. La nuit de samedi à dimanche a connu une nouvelle escalade de la violence, entre des jeunes issus des deux communautés arabe et mozabite.

Les violents heurts qui ont éclaté, dans la nuit de samedi à dimanche, ont opposé de jeunes mozabites à des arabes, dans le quartier de Baba Saâd, au centre-ville de Ghardaïa. Plusieurs blessés sont dénombrés dans ces affrontements, et des maisons et commerces ont été incendiés, selon des sources locales. Des maisons et commerces, situés dans les quartiers de Baba Saâd et Aïn Lebeau, ont subi des dégâts importants. La mort du motocycliste, à Aïn Lebeau, jeudi matin, a provoqué de violents affrontements, vendredi, juste après la rupture du jeûne, entre jeunes manifestants et les éléments de la Gendarmerie nationale, faisant plusieurs blessés, dans les deux camps, selon des sources locales. Dix jeunes ont été arrêtés à la suite de ces émeutes. Hier, encore, des renforts des services de sécurité sont arrivés dans la ville de Ghardaïa.

Une lettre a été adressée, sous le sceau de l'urgence, au président de la République, cosignée par des représentants de la cellule de coordination et de suivi des évènements de Ghardaïa et un groupe d'autres cadres mozabites. « Le peuple du M'zab s'adresse, (?), à vous, directement, comme ultime recours, en votre qualité de garant de l'unité nationale, de défenseur de la République » écrivent-ils, dans leur lettre, ajoutant qu'au courant de ce mois sacré du Ramadhan, « deux assassinats sont adjoints aux huit autres, enregistrés au fil des huit mois écoulés, avec tentative, cette fois-ci, de les déguiser, à la hâte, en simples accidents de circulation, par les représentants de la République à Ghardaïa ». Ils rappellent, également, qu'il est du devoir de l'Etat, d'agir, conformément à l'article 24 de la Constitution qui stipule que « l'Etat est responsable de la sécurité des personnes et des biens. Les représentants de la communauté mozabite, rappellent, de même, dans leur missive, adressée au premier magistrat du pays, que « les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination, pour cause de naissance, de race, de sexe, d'opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale.

Par ailleurs, des notables et représentants de la société civile de la communauté arabe dénoncent, pour leur part ce qu'ils appellent des « provocations de la part des Mozabites, appelant à prêter main-forte aux services de sécurité pour aider au retour au calme et à la sécurité, dans la vallée du M'zab ».

Les services de sécurité sont déployés, en grand nombre, pour s'interposer entre les belligérants, dans les quartiers chauds, mais le plan de Belaiz, dont l'application est réclamée par tous les Ghardaouis, ne semble pas apporter ses fruits, sur le terrain cahoteux de la réalité. Un sit-in a été tenu, hier matin, par des représentants de la société civile mozabite, devant la Maison de la Presse ?Tahar Djaout', à Alger.