Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

A l'heure où le gouvernement prône un nouveau découpage administratif

par M'hamed Abaci *

D'emblée, il faut reconnaitre que la place et le rôle de la commune dans l'organisation de l'Etat sont certainement aujourd'hui déterminants pour envisager de nouvelles perspectives socio-économiques à l'heure où le gouvernement prône un nouveau découpage administratif notamment, l'assemblée populaire communale (APC) possède une part d'initiatives, d'engagements et de responsabilités qui traduisent des réalités sociales, économiques, territoriale et humaines sur lesquelles se fondent les traditions et les valeurs des populations (travail- production- capital) , et par conséquent elle est une des tâches prioritaires pour s'attaquer aux contraintes structurelles qui se posent avec acuité dans la gestion des villes, la gestion des fonds publics, la gestion territoriale et le développement local .

Voilà un vaste sujet du débat de l'heure qui revêt une urgence de haute teneur socio-politique à la veille du lancement du plan d'action 2014-2019 du nouveau gouvernement de M.Sellal où il est annoncé le projet d'un nouveau découpage administratif dans un contexte marqué par une vive tension socio-économique et politique. Sincèrement pour que ce nouveau découpage abouti à une véritable amélioration doit nécessairement déboucher à notre humble avis sur de nouveaux acteurs et de nouvelles règles qui puissent exploiter les énergies et les ressources en mesure de relever les défis de la bonne gouvernance du pays plus simplement démocratique et intégré que bureaucratique à l'heure du pluralisme en Algérie, car on ne gouverne efficacement que de très près notamment, la commune est le cadre privilégié et l'acteur-clé de la démocratie et de la transparence de la vie quotidienne de la population et des aspirations de la collectivité locale où nos communes sont aujourd'hui dans l'obligation de s'ouvrir au contrôle populaire et répondront aux exigences de plus en plus fortes en satisfactions des besoins sociaux et de développement local . Face à cette situation, la commune reste bien évidemment le cœur de la problématique de la politique de l'Etat pour préparer l'avenir en tant que symbole de souveraineté et un modèle de progrès social, et qu'acteur direct de l'Algérie profonde. En effet, l'Etat dépense de plus en plus au bien social et au bien être de la population des communes.

Mais, on se rend compte que nos APC, d'une manière générale n'en tirent pas profit et sont en panne d'initiatives et de perspectives socio-économiques qui rend difficile leur intégration dans les bons paramètres de bonne gouvernance. Dans ces conditions, il serait donc souhaitable à la nécessité d'améliorer l'organisation de l'Etat notamment celles de la restructuration de l'espace territorial , la correction des inégalités et les dysfonctionnements du mode de gouvernance local pour plus de poids aux régions encourageant la responsabilisation et la capacité de bien gérer les affaires publiques pour une meilleure gestion de la politique économique et sociale propice à une croissance durable sur de nouvelles données réelles du produit intérieur brut(PIB) en vue de créer des emplois et de répartir équitablement la richesse du pays. Ceci dit, l'ancien découpage intervenu dans les années 1980 ne reposait pas à notre avis selon des critères de viabilité économique et l'environnement juridico-politique et administratif cause des déséquilibres et des tensions socio-économiques actuelles.

Il s'agit alors d'envisager une nouvelle étape du changement pour un nouvel ordre national de gouvernance jugé fondamental qui doit être plus démocratique qu'autoritaire pour s'inscrire dans les paramètres du progrès et d'affronter les problèmes communs de démographie, d'économie, de finances et enfin , de promouvoir l'impulsion du développement local, la rentabilité de l'espace territorial, la régionalisation du budget de l'Etat pour mieux s'assurer d'une meilleure allocation des ressources ainsi que les actifs et passifs de l'Etat soient bien cernés et comptabilisés à la source et à leur juste valeur économique et par voie de conséquence favoriser une bonne pratique de la comptabilité nationale pour accroître le rendement des dépenses publiques. Là, également intervient le concept de contribuable intéressé à l'importance de l'argent public, développement du contrôle à tous les niveaux et la rentabilité des finances publiques dans le développement local, le contrôle démocratique, l'équilibre régional qui traduit la répartition équitable de la richesse du pays(PIB) pour anticiper les évolutions sur la décennie à venir à savoir d'un coté, désengager les pouvoirs publics ou les walis d'une forte concentration des pouvoirs entrainant des lenteurs dans l'action lourdes et couteuses ,et de l'autre pour plus de maîtrise et d'améliorer l'efficacité et la transparence de la chose publique, renforcer l'exercice réel de la démocratie dans la gestion territoriale et sectorielle d'organisation dans la bonne gouvernance locale , un enjeu de taille de la future économie hors hydrocarbures à faire valoir rapidement en cohérence avec toutes les ressources locales où l'offre publique est important sachant que l'Algérie reste un territoire et un marché vastes dans le continent africain. C'est dire sauter le verrou de la mentalité « DAR-EL-MIR »

Le nouveau découpage apparaît dès lors à notre humble avis une reconnaissance pour une gestion locale participative qui constitue un sujet clé de société pour faire renaître l'économie et les valeurs du travail et promouvoir un cadre consensuel qui adhèrent les gouvernants aux gouvernés à l'heure du pluralisme en Algérie qui consiste à rendre autonome les pouvoirs locaux en matière d'organisation territoriale devant désormais reposer sur un découpage territorial rénové et adapté à une économie compétitive inter-régions et non pas sur des choix électoraux « gérer la commune comme une entreprise c'est possible » qui ouvre la voie à une solution stratégique pour la réussite du nouveau découpage administratif notamment, rendre nos APC à gérer de manière plus moderne pour développer leurs ressources qui recèlent d'importantes réserves en sommeil pour l'équilibre des comptes publics et l'impulsion de la croissance économique qui viennent en complément avec celles de l'Etat dans le développement local.

Ceci dit, une étatisation moins rigide en faisant davantage confiance aux initiatives des élus voire la participation de la société civile, de l'élite locale et enfin, la liberté de la presse qui véhicule l'information et contribue au développement de la société et la sensibilisation des électeurs doit retenir davantage l'attention des pouvoirs publics en vue d'un meilleur développement et de promotion d'une presse libre et indépendante notamment de proximité régionale. En réalité, ce qui exprime et encourage la promotion des régions en pôle de développement socio- économique dans ce processus du développement local dont l'Etat est en charge à travers d'importants plans de relances.

Il reste à souligner davantage encore dans les équilibres généraux, on ne peut gouverner une commune si on n'est pas dans un espace territorial viable dans son environnement économique et ne peut être considéré sans l'émergence et l'importance des valeurs humaines et culturelles qui plaident justement pour un Etat fort. Cela, est d'une importance majeure pour rendre la commune attractive afin d'impulser la vie économique et sociale et accroitre les compétences locales et le développement humain, car nous avons privilégié jusqu'à aujourd'hui, la gestion administrative qui s'est transformée par la force des choses en gestion bureaucratique se séparant de la réalité des populations et du développement local. En effet, nous attendons de nos Assemblées Populaires Communales (APC) dans ce nouveau découpage qu'elles déploient des indicateurs économiques, financiers, sociaux et culturels. Une nouvelle vision d'avenir à développer dans ce nouveau projet d'une économie locale devant justement offrir des opportunités d'investissements, d'activités économiques, commerciales, services, agricoles, d'artisanats , touristiques etc. Et d'amorcer par voie de conséquence des communications tournées vers les investisseurs, les chefs d'entreprises, agriculteurs afin de permettre aux communes d'accéder au progrès social et d'optimiser les sources de financements pour garantir leur viabilité économique et financière. La finance locale est encore centralisée et reste très faible dans la structure des ressources budgétaires. De ce fait beaucoup moins que l'augmentation des dépenses de nos communes si ce n'est grâce à la fiscalité pétrolière.

C'est dans ces domaines stratégiques que nos APC sont appelées aujourd'hui, à établir et développer des rapports bien établis sur la base de partenariat avec l'administration locale et la société civile, mieux ce serait axé sur le rapport administration locale/ programme économique dont entre autres, promotion des sites industriels , commerciaux, touristiques , d'implantation d'agences, succursales, d'unités, des prises de participation financières dans les entreprises locales? qui, jusqu'ici, ont très peu évolué, car il se trouve sur le terrain un manque à gagner important en matière de création d'emplois, de richesses, de revenus fiscaux, de valorisation des ressources, des revenus de leur patrimoine etc.

Cela, doit nécessairement nous interpeller sur la manière dont fonctionnent nos APC car, les choses n'avancent guère facilement. Et le plus important encore, nos APC sont en train de perdre de plus en plus de leur importance sociopolitique, leur représentativité ainsi que, de leur rôle dans la gestion locale, alors qu'elles devraient être l'expression réelle des préoccupations et des inquiétudes des citoyens.

Telle est donc la dimension dans laquelle se place, la commune qui doit devenir un symbole de souveraineté et un modèle de progrès social, car elle est l'acteur direct de l'Algérie profonde et qu'elle est l'une des préoccupations majeures des attentes des populations, plus particulièrement les jeunes qui ne cessent de constituer la préoccupation primordiale du gouvernement en matière d'emploi surtout qu'il faut mieux appréhender au niveau local «Quand la commune va, tout va». En effet, il est aujourd'hui impératif de réinventer la gouvernance locale qui doit profiter à l'économie future du pays pour sortir du piège de la rente pétro-gazière. Ceci appelle à un renouveau de la réflexion de la gestion des espaces territoriaux visant à instaurer un cadre de partenariat entre les élus et les responsables de l'administration locale qui va dans le sens d'une décentralisation des pouvoirs sur la base de véritables paramètres de la bonne gouvernance publique pour développer les capacités de nos communes en bon pouvoir socio-économique centré sur la fiscalité locale et l'investissement de valorisation des potentialités existantes en lançant des OPI et OPA. Sachant qu'elles se trouvent en première ligne face à une population jeune 70% à moins de 30 ans, car dans les faits, la commune constitue le cadre idéal de la vie quotidienne de la population et des aspirations de la collectivité locale. Cela pose nécessairement la question de savoir: si nos élus locaux vont-il jouer pleinement leur rôle de représentant du peuple ? En effet combien d'élus locaux issus de toutes tendances politique sont passés aux commandes des APC/APW sans que cela ait apporté un quelconque projet de développement socio-économique comme une alternative vecteur de valeurs ajoutées complémentaire aux plans de relances initiés par l'Etat si ce n'est grâce aux recettes des hydrocarbures. De manière générale, elles n'en tirent pas profit, le fait qu'elles soient dépendantes du budget de l'Etat qui rend difficile leur intégration dans les bons paramètres de gouvernance du développement local et d'une saine gestion. Faut-t-il alors rappeler que nos communes recèlent d'énormes potentialités et de ressources naturelles mais, qui restent inexploitées en l'absence d'offres publiques d'investissement ou d'achat(OPI ou OPA) et de promotion d'activités industrielles et commerciales, voire l'attrait des banques au moment où près de 45% de la masse monétaire circule en dehors des circuits bancaires. Dans ces conditions, il parait souhaitable une nécessaire amélioration dans l'organisation territoriale afin d'envisager une nouvelle étape du changement en harmonie avec les impératifs de la société d'aujourd'hui à l'heure du pluralisme et de la mondialisation ? globalisation. Incontournables sur le rôle de nos APC visant une plus grande conscience de responsabilisation aux élus locaux pour qu'ils puissent s'adapter aux objectifs d'un meilleur développement économique local, adapté aux évolutions de la société algérienne et aux changements. Puisque effectivement, le moment est venu de remettre enfin les pendules à l'heure sachant que leur mode de gestion n'est pas très encourageant et porteur de grandes perspectives socio-économiques. En effet, d'un coté, nos APC continuent à fonctionner au rythme d'une administration fortement bureaucratisées, encombrantes et limitées beaucoup plus à une mission d'état-civil et d'hygiène. De l'autre, confronté à un important déficit en capacités managériales et d'anticipation, difficilement à assumer face aux nouvelles mutations socio-économiques du pays.

Ce qui a occasionné une crise de confiance avec les populations et causant émeutes et manifestations en tous genres au moment où nos communes sont aujourd'hui dans l'obligation de s'ouvrir au contrôle populaire et répondront aux exigences de plus en plus fortes en satisfactions des besoins sociaux et de développement humain.

Ce qui interpelle sur l'urgence du fonctionnement et de la gestion des communes pour concrétiser les aspirations des citoyens et des politiques publiques sur le terrain tendant à ce que les élus honorent la confiance des populations et notamment à mieux garantir la paix sociale à savoir: lutter contre le chômage, la pauvreté, le gaspillage et l'exclusion sociale. Nous estimons que la commune, en raison de cette nouvelle donne en relation avec ses potentialités et ses richesses, a une mission et une tâche beaucoup plus valorisantes aux plans économique et environnemental pour l'avenir de notre pays auquel il faut donner aux APC la place qui leur revient notamment, le droit représentatif territorial en ce qui concerne notamment la démocratisation de leur fonctionnement et de leur gestion autonome qui pourront leur permettre de mieux gouverner avec responsabilité et d'intervenir avec plus d'efficacité dans l'optique de promouvoir leur intégration régionale consacrant les valeurs d'un Etat de droit favorable à une dynamique de valorisation et de développement des richesses pour répondre à des besoins sociaux en forte croissance. Cela suppose en mettant en avant le rôle désormais accru de l'APC dans la gestion et le développement économique territorial, c'est à dire occuper une place sur l'échiquier de la politique économique pour s'impliquer réellement dans le développement local. Il apparaît que « si l'on fait carrière dans la politique, c'est bien dans l'économie que l'on se fait un nom».

Car la politique et l'économie sont étroitement liées par une force unie pour assurer le développement économique et le progrès social, ou du moins d'une bonne approche pour orienter et valoriser les potentialités des communes pour l'avenir du pays au moment où l'Algérie qui aspire à prendre une place dans l'OMC dès ce quinquennat. En ce sens, nos APC restent relativement marginales, elles ne sont pas seulement un lieu où on prend des décisions d'ordre administratif, régler les problèmes du quotidien des citoyens en matière d'état civil et de constitution de dossiers administratifs. C'est aussi et surtout, une mission soumise à l'obligation de résultats dans le fonctionnement et la bonne gestion des ressources qui créent la richesse et le développement des politiques publiques pour une meilleure prise en charge des préoccupations et des besoins sociaux des populations sont à prendre en charge sérieusement aux fins de stabilisation socio-économique. Sans quoi, le développement local pourrait être compromis et socialement fort coûteux pour le pays et la société en général.

Oui, l'Etat dépense de plus en plus au bien social et au bien être de la population des communes et continue d'intervenir en mettant en avant l'argent du pétrole et du contribuable, à savoir que les dépenses sociales et les subventions qui représentent près de 20% du PIB en occultant l'homme à valeur «H», les valeurs du travail et la création des richesses. Alors que la puissance d'un pays repose nécessairement sur l'économie et les hommes / les structures et les hommes.

En effet, La force d'un pays ne réside pas aujourd'hui dans l'importance des moyens financiers, mais bien plus dans l'art et la méthode dont il gère et contrôle ses ressources. Il est évident qu'on se rend compte que nos APC sont restées comme une administration manquante de management et de stratégies. Puisqu'il n'y a pas l'enjeu d'une vision d'économie politique qui peut stimuler et faire émerger une économie locale pour valoriser les ressources communales et répondre aux nouvelles exigences de la société. Notamment nos élus composés de toutes tendances politiques se contentent dans une approche politico-administrative caractérisée par une idéologie socialiste, choix du passé toujours présent, et ignorent tout de l'économie marquée par l'attitude de la mentalité beylicale (Etatique). Cela pose de manière tout aussi récurrente, la question de la gestion et le contrôle de la commune chère à la population à laquelle il est urgent de remédier et proposer des solutions pérennes, car les choses sont devenues plus compliquées face à la crise de confiance entre les élus et les populations à l'origine de la pression de la rue.

Comment se présente la situation dans ce domaine ? bien que nous savons que les pouvoirs publics cherchent des solutions à cette situation , mais n'empêche qu'elle suscite encore des inquiétudes en matière de gestion de nos communes notamment, quand on voit la détresse des populations à travers ces émeutes causant des pertes matérielles et dramatiques en vie humaine ,de plus en plus visible dans les rues de nos villes de migrants sub-sahariens avec leurs enfants en bas âge allongés sur la voie publique ,des SDF et malades mentaux errants qu'on trouve éparpillés à travers les différents endroits de nos villes dans des conditions inhumaines et sans assistance sociale face à une grande indifférence (?).Par ailleurs, une nouvelle forme de pauvreté est apparue dans les rues de nos villes: des femmes avec leurs enfants en bas âge, des hommes jeunes et vieux, qui mendient pour 10DA pour s'acheter des médicaments, manger ... des caves occupées à titre d'habitation, des familles abandonnées à leur triste sort faute de logis, l'accroissement de la délinquance, les immolations, haraga , vols ? Et dans tout cela, une culture rurale s'est installée à voir le paysage de nos communes défiguré de toutes parts notamment, les problèmes d'hygiène font cruellement défauts notamment les tas d'ordures qui traînent à travers l'ensemble de nos rues, cages d'escaliers et murs servant d'urinoirs à défaut de toilettes publiques, dégradation du réseau d'assainissement, des bidonvilles foisonnent un peu partout et encerclent le tissu urbain, des constructions anarchiques sans aspects architecturaux et sans lien fonctionnel avec les normes, les règles de gestion et d'organisation propres à une commune, voire la majorité de nos villes a perdu ses valeurs historiques, urbanistiques, culturelles, architecturales, le centre-ville entièrement transformé en un grand SOUK de l'informel et ce même devant les édifices de l'Etat, sans parler de la marginalisation de l'élite locale, les notables, les citoyens d'honneur et enfin, la société civile en général.

Une situation préoccupante où nos APC n'arrivent pas à s'assumer malgré d'importants programmes socio-économiques très solides initiés par l'Etat au profit des communes, est-ce une tâche impossible?

On peut s'interroger dès lors, le nouveau gouvernement s'achemine- t-il vers une politique de renouveau se voulant une ère nouvelle sur l'avenir du développement de l'Algérie en conformité avec les nouvelles réalités économiques et sociales face aux changements qu'imposent aujourd'hui la mondialisation et l'évolution du progrès des sociétés dans le monde.

Ce changement plus ciblé n'a pu être appréhendé par nos partis politiques lors des précédentes campagnes électorales notamment sans avoir donné lieu à des approches de stratégies consacrant la mise en place d'une politique locale au centre d'une dynamique économique pour diversifier l'économie nationale, qui puisse assurer la pérennité et la bonne gestion territoriale qui plaide justement pour un Etat fort.

Cela exige de préparer nos APC à ces évolutions, c'est-à-dire sortir de l'impasse de notre dépendance des hydrocarbures pour aller à la nouvelle économie, et par conséquent ces dernières doivent s'ouvrir sur la coopération économique internationale afin qu'il y ait dans notre pays, une vraie alternative reposant fondamentalement sur une approche micro-économique.

Dans cette nouvelle perspective, les APC soient tenues par l'obligation d'un cahier des charges et outillées par des règles et des critères de performances économiques à la hauteur de leur représentativité pour répondre efficacement aux préoccupations des citoyens et sans aucun doute un moyen de rentabiliser et optimiser la gestion territoriale favorable à une meilleure intégration dans le processus d'une économie diversifiée , qui vient en appui des efforts des pouvoirs publics à travers les différents plans de relances initiés par l'Etat en matière d'infrastructures de bases et d'équipements collectifs. En effet pas moins de 286 milliards de dollars sont consacrés au plan de relance de 2010à 2014. Il n'y a pas, à notre connaissance, une commune qui ne possède pas aujourd'hui de potentialités petites, moyennes ou grandes qu'il faut mettre au service de l'investisseur et de l'entreprise, ou encore ceux qui émargent aux dispositifs de l'Etat (ANSEJ, CNAC, ANGEM...). D'où l'impérieuse nécessité de multiplier l'organisation de rendez-vous de l'économie et de la finance au niveau local où L'APC possède une part d'initiatives, d'engagements et de responsabilités qui traduisent des réalités sociales, économiques, territoriale et humaines sur lesquelles se fondent les traditions et les valeurs des populations (travail- production- capital).

D'où la question qui se pose de savoir : l'actuelle organisation des APC répond ?elle réellement aux besoins d'une population à dominante jeune et de plus en plus exigeante? La nécessaire halte pour faire le bilan « gestion et évolution des APC » qui se veut une importance majeure dans ce nouveau découpage territorial. Jusque là, le rôle de nos élus n'est pas appréhendé comme il se doit et a souvent peu évolué, car il se trouve sur le terrain un manque à gagner important en matière de création d'emplois, de richesses, de revenus fiscaux, de valorisation des ressources, des revenus de leur patrimoine etc. Cela doit nécessairement nous interpeller sur la manière dont fonctionnent nos APC, car les choses n'avancent guère facilement et ne servent pas les intérêts du pays. Et le plus important encore, est que nos APC sont en train de perdre de plus en plus de leur importance sociopolitique, leur représentativité ainsi que de leur rôle dans la gestion locale, que les citoyens ont perdu confiance dans l'acte de voter, voire la majorité des citoyens ne croient plus à la représentativité des élus. Alors qu'elle devrait être l'expression réelle des préoccupations et des inquiétudes des populations. Et, faut-il le dire, que les populations accordent beaucoup d'importance et d'intérêt à leur APC. En effet, ils n'attendent pas d'elle d'une aide sociale mais, beaucoup plus un emploi, la concrétisation d'un projet, une idée, une solution, un logement, un local, le respect et la reconnaissance et ce, afin qu'ils s'insèrent tout simplement dans la vie socio-économique.

C'est là, en effet, les nouveaux besoins socio-économiques des populations immédiatement perçus et ressentis susceptibles de débloquer bien des situations de crises et de favoriser entre autres, la confiance, la solidarité et l'adhésion. Il apparaît donc important que nos élus d'une même commune soient étroitement solidaires dans la mesure où ils bénéficient de la confiance des citoyens et de la société en général. Cela dit, la relation entre les élus locaux, les citoyens et l'administration locale doit être repensée en vue d'orienter nos APC vers une meilleure gouvernance locale qui s'avère indispensable.

Afin de créer une nouvelle dynamique forte qui pourrait mettre l'offre locale au centre de l'investissement productif, la mise en chantier des technologies appropriées et la capacité de bien gérer les affaires publiques de la commune au sens du progrès social et économique.

Ainsi, créer des économies locales à plusieurs valeurs ajoutées et à plusieurs échelles et par voie de conséquence la restructuration du PIB du pays et promouvoir la fiscalité locale qui est loin de contribuer à l'équilibre du budget de l'Etat. En effet, il est important de rappeler d'une part, nous dépensons beaucoup d'argent dans les infrastructures, les biens d'équipements collectifs et l'amélioration des conditions de vie des populations et ce à la faveur des recettes des hydrocarbures.

D'autre part, les budgets des communes sont en constante augmentation sans pour autant assurer un meilleur rendement et de plus en plus lourds pour le budget de la nation dont le seuil d'équilibre est passé sur un prix du baril du pétrole de 37dollars à 90dollars pour atteindre 110 dollars et un déficit budgétaire de 19% du PIB pour 2013 contre 28% en 2012, mais tout ça n'a pas suffit dans la mesure pas moins de 500milliars de dollars qui représentent environ trois fois le PIB sont consacrés aux plans de relances entre 2000 et 2014 sans être parvenu à créer un développement économique local et une croissance à deux chiffes pour faire face aux besoins socio-économiques actuels. En effet, au cours de ces dernières années, les communes ont des difficultés financières à prendre en charge les préoccupations locales où ont vu leurs dettes en augmentation dans des proportions élevées. Effectivement , sur les 1541 communes que compte le pays , 1138 sont déficitaires soit un taux de 74% , voire 63% de la population totale vivent dans les villes et près de 1000 communes classées rurales .Faut-il alors rappeler qu' il a donc, fallu l'intervention de l'Etat pour leur assainissement où près de 30milliards de dinars avec en plus un plan d'investissement en matière d'équipements et de moyens matériels ceci d'une part, et malgré plusieurs réalisations importantes ont été initiées par l'Etat au profit des communes qui sont les plus visibles, les infrastructures de base, équipements collectifs et d'importantes actions sociales demeurent non rentabilisées d'autre part. Voila donc, un petit peu ce que nous pensons et souhaitons du nouveau découpage administratif afin que notre pays se développe et disposerait suffisamment d'atouts pour un développement créateur d'emplois de richesses et de technologies en mettant à contribution bien sûr les potentialités des communes dans tous les domaines. Car tout ce qui va dans le bon sens est positif et porteur de valeurs ajoutées.

Il est vraiment nécessaire d'ouvrir un large débat autour de ce thème pour mieux appréhender ce nouveau découpage territorial pour résoudre la crise multidimensionnelle à laquelle est confronté notre pays.

* Financier et auteur de deux ouvrages «Comptabilité des sociétés et gouvernance des entreprises ».