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L'Aïd en ligne de mire

par Abdelkrim Zerzouri

Passé les premiers jours du Ramadhan, où les marchés des légumes et fruits, le volet alimentation en général, sont au cœur de l'actualité, le centre d'intérêt des jeûneurs se déplace inexorablement vers d'autres préoccupations.

L'intérêt glisse vers l'achat des effets vestimentaires pour l'Aïd El Fitr, et il n'y a qu'à voir ces deux derniers jours cette autre ruée massive vers les boutiques du prêt-à-porter pour s'en assurer. Accompagnés d'une escorte d'enfants, les parents commencent tôt à faire le tour des magasins au centre-ville de Constantine. D'autres, à la recherche de marchés où les prix pratiqués sont réputés modérés, se déplacent vers la cité Daksi ou El Khroub.

Alors que d'autres préfèrent acheter les habits de l'Aïd dans des endroits qui offrent une large gamme de produits, et sur ce registre on ne peut trouver mieux que la nouvelle ville Ali Mendjeli. Entre un centre commercial et un autre, on tombe sur un centre commercial, ironise souvent ses habitants. Les clients ont investi cette année les magasins d'habillement assez tôt, à deux semaine de l'Aïd, «afin d'en finir avec cette corvée le plus tôt possible, et éviter surtout les grandes bousculades des derniers jours du Ramadhan », diront des pères de familles. Hélas, il semble que tout le monde s'est donné le mot, les clients ont tous eu la même idée, celle d'acheter les habits de l'Aïd avant la dernière semaine du Ramadhan. Résultats des courses, une foule impressionnante envahit les rues dans les matinées et le même topo reprend vie après le f'tour.

Pour les parents, «il vaut mieux acheter les habits de l'Aïd en ces moments où l'on se trouve un peu à l'aise en matière de choix et de disponibilité de la marchandise». Un souci qui s'avère bien justifié. Car, dores et déjà la marchandise, la bonne surtout, n'est plus disponible sur les rayons des commerçants. «Le stock a été épuisé ces deux derniers jours et je dois en conséquence faire rapidement une nouvelle commande pour satisfaire la demande de la clientèle», nous a avoué un gérant d'un magasin de vêtements pour enfants. Sûr que tout le monde a eu la même idée, faire ses emplettes bien avant les derniers jours du Ramadhan. Et puis, la saignée dans les dépenses des ménages étant inévitable, certains iront jusqu'à s'endetter pour faire plaisir aux enfants, les parents préfèrent de plus en plus régler ces achats des habits de l'Aïd tant que l'opportunité financière le leur permet encore, car le Ramadhan avance et il avale sur son passage les maigres économies des ménages.

Le coût d'habillement complet d'un enfant ? «Il faut en moyenne dépenser 5000 dinars pour un enfant, alors que pour des jeunes adolescents il faut, parfois, calculer jusqu'à 10.000 dinars au minimum pour satisfaire les exigences des jeunots », estiment des parents rencontrés hier sur le marché. En attendant dans les prochains jours d'autres achats nécessaires à la préparation des gâteaux, la trésorerie familiale risque de subir un sérieux coup d'épuisement.