Les cultivateurs
de pomme de terre, de la wilaya de Bouira, attendent toujours la subvention,
une aide fixée à 5 DA / le kg produit, que l'Etat devait leur verser, comme
convenu. Notamment les petits producteurs qui s'estiment moins lotis, sur tous
les plans, contrairement aux grands producteurs qui peuvent se passer de cette
aide de l'Etat. C'est uniquement les petits cultivateurs qui croient que cette
aide pourrait amortir certains de leurs déficits. Lors de leur récente réunion
de crise, tenue au siège de la chambre de l'Agriculture de Bouira, ils ont tiré
la sonnette d'alarme, annonçant qu'ils frôlent la faillite, et que l'inquiétude
les gagne, de jour en jour, quant à l'avenir de leur profession. « Si l'Etat ne
nous compense pas avec la subvention promise qui est de 5 DA/ le kg, nous irons
vers le déclin total de la filière de la pomme de terre », avaient prévenu
quelques cultivateurs, en présence du président du Conseil interprofessionnel
régional des producteurs de pomme de terre, et du président de l'Association
des maraîchers de Bouira. En plus des contributions de l'Etat qui tardent à
s'effectuer, certains cultivateurs affirment que « 10.000 tonnes de pomme de
terre, stockées dans des garages risquent l'avarie, à cause des conditions
climatiques» et précisent qu'ils n'ont pas trouvé d'acheteurs, jusqu'à présent.
Ils indiquent, toutefois que : « certes, des clients comme ?AG Soummam' et ?Mag
Sahel' viennent sur les lieux de production pour s'informer des prix et
promettent de revenir dans l'intention d'acheter nos marchandises, mais à notre
grande déception, on ne les revoie plus ». D'autres agriculteurs ont prétendu
que cette situation les a contraint à vendre leur matériel de travail :
motopompes, tuyaux d'irrigation et même leurs tracteurs, juste pour s'acquitter
des dettes contractées, la saison passée. En somme, les petits cultivateurs de
pomme de terre s'avèrent vaincus, car selon eux, ils ne peuvent pas, à la
longue, garantir le payement des loyers de terres cultivées (qui reviennent à
80.000 DA l'hectare), de la main-d'œuvre, des traitements phytosanitaires, de
l'eau, et de bien d'autres nécessités. Il y a lieu de signaler que sur les 700
producteurs de pomme de terre, recensés dans la wilaya de Bouira, seulement 400
auront les moyens d'aborder la prochaine saison. Le reste et faute de moyens,
baisseront les bras, d'après les dires de la majorité des petits cultivateurs
rencontrés.