Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

BOUIRA: Les producteurs de pomme de terre se plaignent

par Farid Haddouche

Les cultivateurs de pomme de terre, de la wilaya de Bouira, attendent toujours la subvention, une aide fixée à 5 DA / le kg produit, que l'Etat devait leur verser, comme convenu. Notamment les petits producteurs qui s'estiment moins lotis, sur tous les plans, contrairement aux grands producteurs qui peuvent se passer de cette aide de l'Etat. C'est uniquement les petits cultivateurs qui croient que cette aide pourrait amortir certains de leurs déficits. Lors de leur récente réunion de crise, tenue au siège de la chambre de l'Agriculture de Bouira, ils ont tiré la sonnette d'alarme, annonçant qu'ils frôlent la faillite, et que l'inquiétude les gagne, de jour en jour, quant à l'avenir de leur profession. « Si l'Etat ne nous compense pas avec la subvention promise qui est de 5 DA/ le kg, nous irons vers le déclin total de la filière de la pomme de terre », avaient prévenu quelques cultivateurs, en présence du président du Conseil interprofessionnel régional des producteurs de pomme de terre, et du président de l'Association des maraîchers de Bouira. En plus des contributions de l'Etat qui tardent à s'effectuer, certains cultivateurs affirment que « 10.000 tonnes de pomme de terre, stockées dans des garages risquent l'avarie, à cause des conditions climatiques» et précisent qu'ils n'ont pas trouvé d'acheteurs, jusqu'à présent. Ils indiquent, toutefois que : « certes, des clients comme ?AG Soummam' et ?Mag Sahel' viennent sur les lieux de production pour s'informer des prix et promettent de revenir dans l'intention d'acheter nos marchandises, mais à notre grande déception, on ne les revoie plus ». D'autres agriculteurs ont prétendu que cette situation les a contraint à vendre leur matériel de travail : motopompes, tuyaux d'irrigation et même leurs tracteurs, juste pour s'acquitter des dettes contractées, la saison passée. En somme, les petits cultivateurs de pomme de terre s'avèrent vaincus, car selon eux, ils ne peuvent pas, à la longue, garantir le payement des loyers de terres cultivées (qui reviennent à 80.000 DA l'hectare), de la main-d'œuvre, des traitements phytosanitaires, de l'eau, et de bien d'autres nécessités. Il y a lieu de signaler que sur les 700 producteurs de pomme de terre, recensés dans la wilaya de Bouira, seulement 400 auront les moyens d'aborder la prochaine saison. Le reste et faute de moyens, baisseront les bras, d'après les dires de la majorité des petits cultivateurs rencontrés.