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La zone industrielle de Bellara accueille... enfin ses premiers projets

par RACHID ALOUI

Abandonnée en jachère depuis 17 ans, la zone franche de Bellara, transformée il y a quelques années en zone industrielle, s’apprête à accueillir son premier projet, une centrale électrique devant alimenter le futur complexe sidérurgique de Sider-Qatar Steel.

Le groupe sud-coréen Hyundai Engineering & Construction et l’entreprise algérienne Inerga, filiale de Sonelgaz, se sont officiellement installés, il y a quelques jours, dans la célèbre zone industrielle de Bellara, dans la commune d’El Milia (wilaya de Jijel).

Les deux premiers locataires de cette zone industrielle, abandonnée depuis sa création en 1997 sous forme de zone franche, ont implanté leurs baraquements en prévision de la réalisation du complexe sidérurgique qui sera détenu par les groupes Sider et Qatar Steel dans le cadre d’un partenariat selon la règle 51/49%, qui réserve la majorité des actions dans tout partenariat, à la partie algérienne. Les deux sociétés prendront essentiellement en charge le projet de réalisation d’une grande centrale électrique au profit du complexe industriel.
Opérateur économique à El Milia, le président du bureau local de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) et prestataire de services au profit de Hyundai Engineering & Construction, M. Fouad Bakiri, annonce l’arrivée, dans quelques jours, des représentants de la compagnie qatarie et de ceux de Sider pour finaliser les procédures administratives liées à la création de l’entreprise en charge de la gestion du complexe sidérurgique. Ces procédures prévoient, entre autres procédures, la création du registre de commerce et l’ouverture de comptes bancaires.

523 HECTARES EN JACHERE

La zone industrielle de Bellara, qui s’étend sur 523 hectares, était pendant de longues années un terrain vague entouré d’un mur d’enceinte, où de nombreuses industries devaient être installées, mais sans que cela puisse se concrétiser. L’usine de montage automobile de Renault-SNVI devait y être implantée avant que le choix ne se porte finalement sur Oued Tlélat, dans la wilaya d’Oran.

 Le projet de complexe sidérurgique a redonné espoir à la wilaya qui aura un site industriel d’envergure internationale et pourra enfin dynamiser sa zone industrielle.

 Il y a quelques mois, des informations, selon lesquelles les Qataris avaient décidé d’abandonner le projet de complexe sidérurgique, avaient circulé en Algérie. Le ministre du Développement industriel, Amara Benyounes, avait immédiatement réagi en déclarant que le complexe « sera ouvert avec ou sans la partie qatarie ».

Considéré comme stratégique pour le pays, ce complexe est supposé assurer 2.000 nouveaux postes d’emploi. Il devrait produire, une fois mis en exploitation, 5 millions de tonnes d’acier par an, ce qui permettrait de mettre un terme aux importations de ce produit qui se chiffrent à quelque 10 milliards de dollars par an.

ZONE «INTERDITE» POUR LE GROUPE CEVITAL

Le projet d’implantation d’un complexe sidérurgique à Bellara n’est pas nouveau. Le géant indien ArcellorMittal et l’Egyptien El IzzSteel devaient y installer leur usine. Mais la crise financière et l’instauration de la règle du 51/49 pour les investissements étrangers en 2009, sont passés par là. Une opportunité que le premier groupe privé algérien Cevital a saisi pour présenter, lui aussi, un projet plus ambitieux de complexe sidérurgique d’une capacité de 5,1 millions de tonnes. Un investissement de 3,2 milliards de dollars qui aurait permis la création de 5.000 emplois directs et 50.000 indirects, selon son promoteur, le patron du groupe, Issad Rebrab. Mais ce projet, ainsi que de nombreux autres, n’ont pas abouti, faute de feu vert du Conseil national de l’Investissement. Et pour cause devéto présidentiel.