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Partenariat : Les Espagnols critiquent la règle des 49/51

par M. Aziza

Le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Garcia Margallo, a écarté une nouvelle demande d'augmentation d'approvisionnement en gaz auprès de l'Algérie pour le moment. Mais il a évoqué la possibilité d'étudier les énormes possibilités qu'offrent l'Afrique du Nord et tout particulièrement l'Algérie pour approvisionner l'Europe en gaz. Et du coup, contrecarrer les effets de la crise ukrainienne.

Le ministre espagnol a précisé, hier, lors d'une conférence de presse tenue en marge des travaux du Forum économique algéro-espagnol à l'hôtel Aurassi, qu'en ce moment, l'Europe a un excèdent de capacité de 50%. Plus précis, il dira : «On n'a pas besoin d'importer plus d'énergie». Pour le ministre des Affaires étrangères, il faut d'abord un préalable, celui de terminer les interconnexions entre la péninsule Ibérique et le reste de l'Europe, pour penser ensuite à formuler de nouvelles demandes. Il explique : «S'il y avait une interconnexion entre l'Espagne et la France, le gaz algérien, les énergies renouvelables pourraient très facilement traverser jusqu'à l'Union européenne et diminuer de la dépendance de la Russie». Le conférencier n'a pas nié que l'approvisionnement en gaz auprès des pays du nord de l'Afrique est bénéfique du point de vue économique et du développement social des pays du nord de l'Afrique et pour les Européens du point de vue géostratégique. Il affirme que le gros problème de l'Union européenne, c'est la dépendance énergétique de la Russie, précisant que «24% des nécessités énergétiques de l'Union européenne viennent de la Russie». Il précisera aussi qu'il y a des années que les Européens parlent de la nécessité de profiter des avantages et des énormes réserves énergétiques venant de l'Afrique. «L'Algérie est la troisième réserve en gaz après les Etats-Unis et la Chine», dira-t-il avant de poursuivre : «Vous avez la possibilité de développer les Plans solaires Méditerranée (PSM); il y a aussi un plus, c'est la connexion du transport de gaz du Nigeria jusqu'au Nord». Et de préciser que «ce point a été développé et approuvé par les Conseils européens ayant déjà considéré la possibilité d'exploiter les réserves énergétiques du nord de l'Afrique».

Il conclut sur ce point en disant que le moment est venu pour étudier et considérer ces potentialités et ces avantages. «On va faire un point à Alicante, 7 ministres européens de la rive méditerranéenne vont se réunir pour discuter profondément sur l'option de diversifier les ressources énergétiques européennes, en s'approvisionnant auprès des pays du nord de l'Afrique». Il ajoute : «Cette question a été déjà approuvée par les Conseils européens et par les Conseils des ministres européens, je vois que c'est la grande occasion pour tirer des conséquences de ce qui s'est passé et faire du nord de l'Afrique une des sources les plus importantes pour l'énergie».

LA REGLE 49/51 EST UN FREIN POUR L'INVESTISSEMENT ESPAGNOL EN ALGERIE

Le vice-président du FCE, Brahim Benabdesslam, a précisé que les investissements espagnols en Algérie sont en deçà des attentes. «Ils sont passés de 154 entreprises en 2009 à 269 entreprises espagnoles en Algérie actuellement» et ce, malgré les échanges commerciaux considérables entre les deux pays. L'Espagne est le premier client de l'Algérie et son troisième fournisseur. Les raisons ont été vite connues après l'intervention du ministre des Affaires étrangères espagnol qui a remis en cause la règle 49/51. «L'ensemble des entreprises espagnoles, notamment les PME, ont précisé qu'il est plus convenable d'avoir une réglementation plus souple pour favoriser les investissements en Algérie. Il dira que la règle 49/51 rend la multiplication des investissements espagnols en Algérie très difficile. Le représentant du gouvernement espagnol a demandé en clair «un investissement à un niveau égalitaire».

Près de 80 opérations de partenariat industriel ont été initiées dans différentes filières entre l'Espagne et l'Algérie. Rien que pour l'année 2013-2014, sept opérations de partenariat ont bénéficié de soutien de l'Etat, des partenariats stratégiques finalisés avec des entreprises pour un montant évalué à 3 milliards de DA d'investissement en cours de réalisation.