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Campagne électorale: échec aux augures pessimistes

par Kharroubi Habib

La campagne électorale qui s'achève ce jour n'a donné lieu ni à de graves événements comme prédit qu'ils allaient s'en produire par les augures pessimistes, ni à une confrontation et à un débat d'idées et de programmes qui resteront dans la mémoire collective des Algériens. Elle a certes été émaillée d'incidents, dont certains ont frôlé le dérapage. Mais au final le climat qui l'a empreinte a été au calme.

Toutes les parties qui s'y sont impliquées pour tenter de faire prévaloir leurs points de vue se sont astreintes à la réserve qui a consisté à ne pas inciter à la confrontation violente avec les camps adverses. Toutes ont appelé à l'expression pacifique des divergences et au bannissement des actes qui contreviennent à cette forme d'expression. Il a pu apparaître aux augures alarmistes que les citoyens enflammés par la nature des enjeux de l'échéance de l'élection présidentielle n'entendraient pas ce genre de mot d'ordre et n'hésiteront pas à mettre le feu au débat électoral. Il n'en fut rien car les Algériens ont fait preuve de sérénité et de distance face aux velléités ayant tenté de les pousser à envenimer le climat de la campagne électorale.

Les candidats en lice ou leurs représentants ont certes eu à constater qu'ils n'ont pas fait recette auprès des citoyens dont ils sont partis guetter l'approbation et les voix. Ils ne peuvent en aucun cas imputer l'échec plus ou moins patent qu'ils ont récolté aux manigances des camps adverses. Ils n'ont tout simplement pas mené « d'emballantes » campagnes électorales et décliné des programmes et des projets qui auraient forcé la désaffection populaire qui frappe la classe politico-partisane quels que soient les visages sous lesquels se présentent ses acteurs. Si les candidats en lice n'ont pas drainé de grandes foules à leurs meetings, les tenants du boycott ou de l'arrêt pur et simple du processus électoral en cours ne peuvent honnêtement se prévaloir d'être à l'origine que les citoyens se sont tenus à l'écart de la campagne électorale et de ces manifestations. Ils ne le peuvent pas car ils ont eux aussi essuyé le camouflet de l'indifférence citoyenne quand ils ont tenté de faire bouger la rue en faveur de leurs options.

Maintenant le calme ayant accompagné la campagne électorale n'exclut pas qu'il survienne des turbulences, voire même une situation chaotique dans le cas où le scrutin du 17 avril donne lieu à un détournement flagrant de l'expression de la souveraineté populaire. C'est une éventualité que rejette sans convaincre le pouvoir en charge de l'organisation du rendez-vous électoral, mais contre laquelle mettent en garde cinq des six candidats en lice et que donnent pour certaine et déjà en exécution les opposants au processus électoral de la présidentielle. Si cela s'avérerait le cas alors les augures qui prédisent l'entrée de l'Algérie dans la spirale qui conduit à la désintégration de son unité nationale auront présagé juste.

La balle est dans le camp du pouvoir, car c'est à lui qu'incombe que le doute n'entourera pas le résultat du scrutin. A lui d'offrir toutes les garanties et les preuves qui permettront la transparence et la régularité de ce scrutin faute de quoi l'après 17 avril risque effectivement d'être à haut risque pour la paix et la stabilité de la nation.