«Il y a certains directeurs de secteurs à qui le surnom «Monsieur cahier
des charges» va à merveille. Et bien, soit, on les appellera désormais ainsi
!».C'est la boutade lâchée, hier à l'hémicycle, par le wali sur un ton à
mi-chemin entre exacerbation et dérision. Le «passe-partout» du cahier des
charges ne passe pas avec M. Zâalane Abdelghani. Un des leitmotivs les plus
récurrents dans la bouche de nos cadres gestionnaires, pour s'en sortir, tant
bien que mal, d'un questionnaire inopiné du chef sur un projet «qui traîne», le
terme ??cahier des charges'' -document contractuel décrivant ce qui est attendu
du maître d'œuvre par le maître d'ouvrage et un élément qui permet notamment de
cadrer les missions des acteurs impliqués dans l'opération- ne permet plus
aujourd'hui à ses adeptes parmi les responsables locaux de tirer leur épingle
du jeu. Hier, lors d'un débriefing de l'exécutif faisant la situation sur
l'avancement des opérations inscrites au titre du budget d'équipement de la
wilaya pour l'exercice 2014, plusieurs directeurs de secteurs -ou leurs
adjoints- l'ont appris à leurs dépens. Tour à tour, les responsables qui ont
usé et abusé du prétexte tout prêt : «On est en phase d'élaboration du cahier
des charges» et autres phraséologies à base du même champ lexical, comme pour
jeter la poudre aux yeux à leur hiérarchie, ont essuyé un revers cinglant. «A
vous écouter, le néophyte croirait qu'il s'agisse d'une œuvre titanesque, d'un
travail surhumain? Dites ça à quelqu'un d'autre. Un cahier des charges, ça se
confectionne en une poignée de minutes. On n'a qu'à copier/coller un document
type», a répliqué le chef de l'exécutif local au représentant du secteur de la
formation professionnelle qui, comme beaucoup qui se sont relayés au
microphone, s'est attardé sur les actes liés au cahier des charges comme pour
justifier la lenteur des opérations inscrites à l'indicatif de son secteur au
titre de l'exercice 2014. Un «grotesque subterfuge» de trop, qui a valu à ses
auteurs une critique en règle de la part du wali, qui a perçu dans ce genre de
refrains comme une «insulte à l'intelligence» de l'assistance. Et, comme
presque toujours, la commune d'Oran a battu tous les records en matière de
non-aboutissement des projets. Pis, le wali n'a trouvé aucun interlocuteur du
côté de la plus grande municipalité d'Algérie pour lui répondre à sa question
très simple : «Où en sont les opérations PCD 2014 octroyées à la commune d'Oran
? Au lieu et à la place des responsables communaux, c'est le directeur de la
programmation et du suivi du budget qui a pris la parole? pour faire savoir
qu'Oran est la seule APC qui n'a pas encore remis les décisions PCD. Hormis une
petite poignée de directions, dont celle de l'hydraulique, tous les secteurs
accusent un retard, partiel ou total, dans la concrétisation des opérations
dans le cadre du budget de wilaya 2014, qui leur ont été pourtant notifiées en
janvier, avec comme montant global 26,3 milliards de DA : programmes neufs (7,7
milliards de DA) et réajustement (18,6 milliards de DA). Le wali a donné un
ultimatum ferme, fin avril prochain, à toutes les administrations pour le
lancement de l'ensemble de leurs projets.