Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Dur, dur de séduire

par Kharroubi Habib

La campagne électorale pour l'élection présidentielle du 17 avril boucle son cinquième jour ce jeudi. Il en reste encore seize aux candidats ou à leurs représentants pour tenter de séduire l'électorat et l'opération apparaît éprouvante pour eux si l'on s'en tient à ce qu'ils ont récolté de manifestation d'intérêt en leurs premières prestations.

Il en est qui peinent véritablement à capter l'intérêt des populations à la rencontre desquelles ils sont partis. Tous n'ont pas réussi en cette entame de leur campagne électorale à prendre l'ascendant sur leurs compétiteurs question d'afflux citoyen ayant été au rendez-vous à leurs meetings respectifs. Aucun des meetings tenus à ce jour n'a en effet drainé une participation populaire qui aurait permis d'entrevoir que le candidat l'ayant animé est mieux entré dans la compétition que ses rivaux. Cela pour dire que la campagne électorale n'a pas démarré dans l'emballement enthousiaste des électeurs courtisés et que ses protagonistes vont devoir « mouiller le maillot » pour en réchauffer l'atmosphère.

Les représentants du président candidat plus que les autres tant il apparaît que la machine électorale sur laquelle s'appuie la candidature de Bouteflika donne des signes inquiétants de dératés, voire même de panne en terme de capacité de mobilisation. Il semblait que par l'agitation précampagne électorale à laquelle cette machine s'est adonnée le camp du président candidat allait surclasser d'entrée les autres pour ce qui est d'attirer les foules à ses meetings. Or il n'en a rien été pour l'instant et l'on peut avancer sans être accusé de verser dans le parti pris anti-Bouteflika que ses représentants sont loin d'avoir provoqué par leurs prestations électorales « l'événement » qui ferait présager que le candidat pour lequel ils labourent le terrain électoral bénéficie effectivement auprès des électeurs d'un préjugé favorable plus massif que celui de ses compétiteurs. Ni Sellal ni les auteurs représentants que Bouteflika a désignés pour l'épauler dans l'animation de sa campagne n'ont réussi de « coup d'éclat ».

Le premier enseignement que l'on tire de l'entame de la campagne électorale est qu'elle n'a pas démarré en fanfare pour aucun des candidats en lice et que cela est plus inquiétant pour le candidat Bouteflika que les autres. Car sa candidature à lui est supposée avoir été voulue et demandée par « l'Algérie profonde » reconnaissante à ce que l'homme aurait déjà accompli en ses quinze ans de pouvoir pour la nation. Ce que les meetings animés par ses représentants dans les villes où ils ont officié n'ont pas permis de vérifier tant la participation populaire y a été pour le moins restreinte. S'ils n'ont pas fait mieux, les rivaux de Bouteflika ont en tout cas attiré autant sinon plus de monde que ses représentants qui ont prétendu qu'ils allaient présenter un bilan et un programme électoral qui selon eux jouissent d'une approbation et d'un soutien populaire qui feront s'enflammer la campagne électorale en faveur de celui qui en est l'auteur. Jusque-là, c'est le « bide » qu'ils ont recueilli.

Le second étant que si la campagne électorale n'a pas démarré sur les chapeaux de roue comme l'ont espéré les six candidats en lice est que le mot d'ordre du boycott du processus électoral rencontre un écho dans l'opinion publique qui aurait une amplitude bien plus grande que ne l'ont espéré ceux qui l'ont lancé.