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TEBESSA: Nostalgie oblige

par Ali Chabana

Il y a de ces endroits sur lesquels que le temps n'a pas de prise et gardent ainsi, un charme de nostalgie d'une époque révolue. Bab Zouatine, Zenkat M'zabiya, Placette Diouana ou encore Bouhaba? tous ces lieux et d'autres sont, toujours, remplis d'images d'un passé pas si lointain, de la période coloniale, aux premières années de l'Indépendance et bien après, c'est le cœur battant de l'ancienne ville, des ruelles où chacune est spécialisée dans une activité commerciale donnée ou d'un service, des passages souvent exigus, où on s'y rend pour faire des achats ou, tout simplement, pour y déambuler et retrouver un instant, l'air d'autrefois.

A Bab Zouatine ou ?chemin des oliviers', c'est l'endroit tout indiqué pour tout ce qui soit épiceries et autres échoppes pour acquérir certaines denrées difficiles à trouver ailleurs, des produits du terroir, des céréales, de la laine, de la poterie. A la rue Mostefa Benboulaid, le décor change complètement ; on y trouve des magasins spécialisés pour la dot de la mariée par excellence grouillante de monde, notamment durant la période estivale, moment propice pour la célébration des fiançailles et mariages, une clientèle à majorité féminine se presse des heures entières à la recherche de tel ou tel article vestimentaire, de lingerie ou de chaussures, pour garnir la Kessoua (dot) de la future mariée, les gens viennent de partout de la wilaya. A place de la Révolution, plus connue sous le nom de Placet Eddiouana, du nom de l'ancien siège des Douanes, une courette entourée de boutiques bien alignées, offre aux passants des variétés de produits alimentaires, desquels se dégagent des senteurs exotiques. Bouhaba et ses arcades romaines ou l'Aqueduc pour d'autres, quartier aux relents du passé qui fait avec Bab Zouatine voisin, un immense espace, bien incrusté dans le décor de l'ancienne tissu urbain, fera, également, une fois restauré et réhabilité, une destination touristique par son activité commerciale dense. Et toutes ces ruelles de la vieille ville, intra-muros, encastrées les unes aux autres, sont, dans un espace réduit de vieux bâti qui menace ruine. Ainsi, pour beaucoup de citadins soucieux de garder des liens avec ce passé riche en évènements, c'est dans ces endroits qu'on retrouve souvent, la chaleur et la quiétude de ce qui était Tébessa.

Peut-être qu'avec les nouveaux plans d'urbanisme élaborés, dans le cadre, justement, de restaurer les vieilles bâtisses de la ville, chargées de tant d'histoire et lui redonner son lustre de patrimoine historique, les projets tiendront compte sûrement des aspects esthétiques et qui feront de Tébessa la devanture accueillante, vivante et surtout ouverte à ceux qui auront l'envie de la redécouvrir.