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102 candidats dont 12 femmes en lice : Elections pour le renouvellement du conseil du barreau d'Oran

par Houari Saaïdia

« Quatrième mandat » était le maître-mot des élections du barreau des avocats d'Oran qui se sont déroulées hier au Palais de justice, square Maître Thuveny. Inévitablement, la question « accessoire » de savoir si le candidat à sa propre succession, Me Ouahrani El-Houari, était en mesure de briguer un 4e mandat consécutif faisait de l'ombre à l'évènement « essentiel » qu'est le scrutin pour le renouvellement du Conseil de l'ordre. Les manœuvres électoralistes avaient commencé bien avant le rendez-vous des urnes, et pas forcément dans les entrailles de la Cour, comme l'exige le règlement intérieur de la robe noire. Le clanisme et le lobbyisme n'étant plus étrangers aux hommes de loi en pareilles échéances, en ces temps qui courent, aussi, avons-nous assisté hier à des scènes de campagne électorale ostentatoire très peu regardante sur l'éthique. La fin justifie les moyens.102 candidats dont 12 femmes étaient en lice pour prétendre à une place au sein du conseil composé de 31 membres. Comme il y a trois ans, six bureaux de vote ont été mis en place. Le corps électoral du barreau d'Oran est de l'ordre de 5.000 votants, en l'occurrence le nombre d'avocats inscrits au barreau. Il fallait à l'évidence attendre la clôture du scrutin, en fin de journée, pour connaitre le nombre des suffrages et, par conséquent, le taux de participation. En janvier 2011, on s'en souvient, les avocats d'Oran ont dû recourir à un deuxième tour, puisqu'aucun candidat n'avait obtenu la majorité absolue au premier tour, c'est-à-dire plus de 50% des suffrages exprimés. Et c'était alors sans grande surprise que Me Ouahrani El-Houari avait succédé à lui-même pour enfiler, pour la troisième fois d'affilée, la toge du « primus inter pares » (premier parmi ses pairs) des avocats du 2e barreau du pays, pour un 3e mandat triennal. Un deuxième round qui s'était joué, en s'en rappelle encore, sur des alliances, à coups de concessions et de « donnant-donnant ». Il faut noter que les cas où les résultats du 2e tour prennent une tout autre courbure que ceux du 1er sont légion, tant au niveau du barreau d'Oran qu'à l'échelle du pays. Entre les deux dates, bien de choses peuvent changer: les revirements d'opinion, le nombre de votants, les interactions relationnelles.. etc. Au premier tour du scrutin 2011, des voix, notamment parmi les pourfendeurs de l'actuel bâtonnier qui avait terminé la première étape en tête et avec, par-dessus le marché, un écart béant sur ses poursuivants directs, s'étaient élevées pour dénoncer «une fraude scientifique à coups de procurations.» En clair, les contestataires «officieux» - étant donné qu'il n'y a pas eu de recours officiels - avaient évoqué dans les coulisses du Palais de justice des procurations en masse sans justificatif de la part de l'avocat qui donne mandat à un autre sur sa défaillance le jour du vote.

Un argument qui sonnait creux, puisqu'aucun article de la loi et du règlement intérieur régissant la profession d'avocat n'oblige celui qui donne procuration de vote d'avoir à justifier les raisons, de même pour n'importe quelle procuration dans n'importe quel domaine. Il importe de souligner qu'une fois que les 31 membres du nouveau conseil seront connus, ceux-ci procéderont, le jour suivant, à l'élection à bulletins secrets du nouveau bâtonnier, précise-t-on.