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L'enseignement du français n'est plus ce qu'il était

par A. Mallem

Un séminaire de formation d'une durée de quatre jours (3, 4, 5 et 6 février) sur la «remédiation pédagogique de la langue française», visant les inspecteurs de l'enseignement primaire de langue française, s'est ouvert, hier, au niveau du lycée El-Hourya de Constantine.

Organisée par le ministère de l'Education nationale (MEN), la rencontre à laquelle participent les 18 wilayas de l'Est est la troisième du genre après celles organisées à Boumerdès pour la région centre et à Tlemcen pour la région ouest. Elle est encadrée par de hauts cadres du MEN et un représentant français intervenant dans le cadre de la coopération algéro-française dans le domaine de l'éducation.

Interrogé hier à l'ouverture du séminaire, M. Mohamed Latafi, chef de service de la formation et de l'inspection de la direction de l'éducation de Constantine, a défini l'objectif de la rencontre en disant qu'il s'agit de «promouvoir, en l'améliorant, le niveau d'enseignement de la langue française dans notre enseignement primaire».

Et de citer la loi d'orientation n°08/04 qui stipule que l'un des objectifs de l'école algérienne est la maîtrise des langues étrangères qui y sont enseignées. Dans la foulée, il notera que le niveau de la langue française, enseignée aujourd'hui dans nos écoles en tant que langue étrangère, n'est plus, qualitativement parlant, celui des années 70, par exemple. «Et à partir de là, a ajouté M. Latafi, s'est posée la question de savoir si un véritable diagnostic portant sur l'état des lieux de l'enseignement de cette langue, à partir duquel on peut parler de remédiation et des solutions à apporter au problème, a été fait». De son côté, M. Hadji Tewfik, inspecteur général de la langue française au niveau de la direction de l'éducation de Constantine, qui encadre le séminaire, a parlé d'un guide de la langue française élaboré par la tutelle à l'intention des inspecteurs concernés, document, selon lui, qui est en mesure de remédier aux insuffisances relevées dans l'enseignement de la langue française dans le cycle primaire.

Il dira que le problème ne concerne pas un secteur donné, mais plusieurs, en ce sens qu'il porte sur la formation de l'enseignant sur cette langue étrangère considérée comme outil pédagogique pouvant aider l'enseignant dans son cours et l'élève qui est appelé à en avoir la maîtrise totale».

Le guide porte sur trois points essentiels, a expliqué M. Hadji : la référence, la méthodologie de la remédiation pédagogique et un modèle d'application sur le terrain pouvant conduire les enseignants à mener la remédiation pédagogique fixée». Cet inspecteur annoncera ensuite que, sur demande du ministre de l'Education nationale, des propositions de remédiation ont été faites et parmi elles la révision du volume horaire, actuellement de 3 heures, de l'enseignement du français pour le porter à 4 heures et demie ou à 5 heures au niveau de la première année d'enseignement de cette langue qui est la 3e année de l'enseignement primaire.

Le travail d'atelier a commencé dans l'après-midi pour essayer d'enrichir le guide par des propositions découlant de l'expérience menée sur le terrain, propositions qui seront étudiées au niveau du ministère pour finaliser la mouture du document.