Cela n’a rien à voir avec la présidentielle, dit-on, mais on va-créer 140.000 emplois en Algérie d’ici la mi-mars. On est devenu soudain plus sévère sur les départs à la retraite à 60 ans, on fait dégager des postes. On crée de l’emploi, on ne fait pas de l’électoralisme ! Dans les chaumières, on n’en pense pas moins. L’âge de la retraite ne semblant pas s’appliquer à la politique, on persifle. Mais il est préférable d’essayer de comprendre. Quand le ministère du Travail annonce un bilan de 675000 emplois en 2013, il faut essayer de décrypter. Dire de quel type d’emploi il s’agit et surtout comment ces emplois sont créés. Les chiffres ont beau donner le tournis, on en revient, encore et encore, au financement des emplois par le budget de l’Etat. Rien de nouveau sous le soleil de l’économie de rente. On met de l’argent pour des emplois «d’attente» qui ne sont pas fictifs mais qui n’ont rien de durable. Pour le poste «en attente» de Président de la République on aurait déjà plus de 80 postulants… Ici, pas d’âge de retraite qui tienne, c’est un emploi officiellement ouvert à 36 millions d’Algériens, mais on suppute tous que c’est un emploi réservé. D’ici mars 2014, 140.000 emplois nouveaux vont s’ajouter au produit politique de la «stabilité» qui est mis sur le marché depuis quelques mois pour dissuader les gens de «changer». Au moment d’écrire ces lignes, on découvre, un peu ébahi que le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, veut faire «dégager» le chef du DRS et créer, en quelque chose, un nouveau poste à pourvoir. Tout le monde écarquille les yeux et se tâte : on a bien lu ? Un fonctionnaire officiel de la politique officielle sonnant la charge contre le DRS, c’est rare. Sans précédent ! D’où vient ce courage, cette témérité ? On a l’habitude d’entendre cela chez les opposants, en exil le plus souvent, jamais chez le personnel local. Décidément, la bataille de l’emploi dans les hautes cimes est bel et bien engagée.