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Dépistage du sida : Le premier «clino-mobile» du pays inauguré à Oran

par Salah C.

Afin de marquer l'événement de l'acquisition d'un clino-mobile offert par la Mairie de Paris (France) et le premier du genre en Algérie, l'association de protection contre le sida (APCS) a organisé, jeudi après midi, une rencontre pour dresser un état des lieux de la maladie à Oran à travers un constat objectif et en lançant un appel à toutes les institutions appelées à s'impliquer dans cette lutte. Cette option est en train de se matérialiser du fait qu'en plus des deux établissements hospitaliers d'Oran, l'APW et l'APC d'Oran ont adhéré à la démarche prônée par l'APCS depuis 2006, date de sa création. Mr Lahissi, directeur de l'association, nous précise que le clino-mobile permettra d'élargir le champ d'intervention des équipes de dépistage car il permettra d'aller vers les populations vulnérables. Cette rencontre a été aussi maquée par la présence de parlementaires ainsi que des membres d'associations françaises et marocaines dans le cadre d'une action conjointe vu que le phénomène est transfrontalier. A ce titre, notons la présence de l'association marocaine de lutte contre le sida qui dispose d'une cinquantaine de clino-mobiles qui lui ont permis de faire un véritable travail de fourmi avec des résultats satisfaisants sur le plan du dépistage. Dans son intervention inaugurale, Pr Tadjeddine, le président de l'APCS, a relevé d'emblée que pas moins de 6.000 cas sont enregistrés chaque année en Algérie alors que 20.000 autres sujets potentiels ne sont pas encore répertoriés en tant que séropositifs. L'intervenant précise qu'avec le concours de médecins du monde, un travail a été effectué envers les migrants et qui a permis de déceler plusieurs cas. Dans sa présentation du bilan de l'association, Dr Ouabdeslam est revenu sur les étapes franchies qui ont permis de mener un travail de sensibilisation auprès des populations vulnérables dont pas moins de 15.000 étudiants et 27.000 lycéens ont bénéficié. Toutefois, elle a déploré la persistance de préjugés à l'encontre des sidéens ainsi que des porteurs de VIH qui ont même été confrontés à des refus de soins. La lutte contre le sida, une maladie longtemps mise sous l'éteignoir et les malades victimes de stigmatisation, a évolué et les pouvoirs publics prônent déjà de plancher sur la prise en charge de la femme enceinte afin d'éviter aux nouveaux nés d'être contaminés. L'évolution de l'acte de dépister a évolué aussi bien sur le plan des méthodes que celui de l'audience et si en 2007, seuls 9 cas ont été décelés, en 2012, le nombre de séropositifs a été estimé à 37. Cette différence ne signifie pas, selon plusieurs spécialistes, que le nombre de sujets affectés était moindre en 2007, mais reflète qu'à cette période, le dépistage était embriyonnaire et l'APCS a mené un travail notamment auprès des travailleurs du sexe, tels les homosexuels et dont la prévalence estimée à 8% s'avère inquiétante d'où l'existence d'une épidémie concentrée. Dr Razik, quant à elle, est revenue sur les grands axes de l'action de l'association en relevant qu'abstraction faite des résultats techniques enregistrés en matière de dépistage, cela a permis de démystifier la maladie. Elle illustrera ses dires par la première manifestation menée en 2011 par des femmes séropositives au CHU suite à un manque de médicaments et qui a permis de mettre les responsables du CHU devant le fait accompli si bien que deux jours après, et comme par enchantement, les produits manquants étaient disponibles.