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Licenciées en électronique, Selma et Sihem veulent percer les secrets des réseaux

par Abdelkader Zahar

Pour leur mémoire de licence en électronique à l'USTHB, Zamoum Selma et Cherrared Sihem ont mis au point une application pour superviser à distance des équipements informatiques. Elles nous expliquent le concept, les conditions dans lesquelles elles ont réalisé ce travail, et nous parlent de leurs projets.

Malgré une mauvaise presse, il se passe de bonnes choses à l'Université algérienne. A chaque fin d'année, à l'occasion de sorties de promotions, on découvre qu'elle n'est pas si déconnectée avec le monde économique qu'on voudrait le faire croire. Rencontrées lors de la cérémonie de sortie de promotions de l'USTHB, Zamoum Selma et Cherrared Sihem, étudiantes en LMD à la faculté d'électronique, ont bien voulu nous décrire le sujet qui leur a permis de décrocher leur licence et d'être parmi les majors de promo de l'Université de Bab Ezzouar pour l'année 2012-2013. Il s'agit de la supervision des équipements informatiques en utilisant le protocole SNMP (Simple Network Management Protocol). Le sujet a été réalisé en immersion dans une des plus importantes banques publiques de la place, la Banque Extérieure d'Algérie. «Nous avons mis au point une application en utilisant le langage de programmation VB.net (Visual Basic). L'application a été conçue pour être portable et souple pour l'utilisateur. Elle est installable sur la plateforme Windows. Le but de cette application est de superviser les équipements informatiques et permettre aux gestionnaires d'un réseau de réagir rapidement en cas de problème. C'est une application à tâche distribuée. Il n'y a pas de gestion centralisée. Ce sont plusieurs administrateurs qui gèrent le réseau où chacun peut intervenir sur la partie de ce réseau qui lui est dédiée», explique Selma Zamoum.

«Cette application a été réalisée dans le cas d'une institution bancaire, la BEA, mais elle peut être appliquée à n'importe qu'elle autre entreprise qui dispose d'un réseau informatique», ajoute Cherrared Sihem. Le plus intéressant dans cette application c'est qu'elle permet, en plus de la gestion en intranet (réseau local d'une entreprise), d'intervenir à distance, via une liaison VPN (sur Internet). «En cas de souci, y compris dans le cas d'une intrusion, l'administrateur reçoit un message d'alerte. L'intervention d'un administrateur peut aussi se faire à partir d'une agence de la banque vers une autre. Si jamais il y a un problème dans un routeur, un switch ou tout autre équipement, il est possible d'intervenir sans se déplacer», affirment-elles. «Grâce aux requêtes SNMP, des alarmes sont envoyées à tous les administrateurs. Si l'un d'eux ne peut pas régler le problème, ce système permet de faire appel à la collaboration des autres administrateurs», explique encore Selma Zamoum.

Un langage de programmation «abordable»

Compte tenu des délais imposés, la réalisation de cette application a pris moins de trois mois. «Elle a été testée sur le réseau de la BEA, et nous avons mené des simulations ici à l'USTHB, mais l'application a besoin d'être améliorée dans plusieurs de ses aspects», ajoute son binôme. Au sujet du choix de VB.net comme langage de programmation de l'application, les deux étudiantes expliquent qu'elles ont dû gérer avec les connaissances apprises jusque-là à l'université. «Vu que nous n'avons pas fait beaucoup de programmation durant notre licence, alors nous avons choisi un langage abordable dont on a essayé de comprendre le fonctionnement avant d'entamer le stage à la BEA. C'est aussi un langage qui offre beaucoup de fonctionnalités qu'on ne trouve pas dans d'autres. Il permet, par exemple, de faire une présentation graphique des anomalies après un scan ou une analyse des équipements et des protocoles». Selma et Sihem ne souhaitent pas travailler encore sur la même application pour la phase du Master. «Nous voulons passer à autre chose», disent-elles. Cherrared Sihem voudrait travailler sur les réseaux véhiculaires (VANETs), mais veut prendre son temps pour choisir un sujet «parmi une multitude d'options», dit-elle. Quant à Zamoum Selma, elle souhaiterait travailler sur «l'interopérabilité entre les différents systèmes de télécommunications». Mais rien n'est définitivement tranché. Interrogées sur les moyens mis à leur disposition à l'Université durant leur cursus pour l'obtention de la licence, elles affichent un sourire prudent. «Pas vraiment, mais on s'est débrouillé quand même. Nous sommes dans la branche «réseaux et télécoms», donc nous avons besoin de travailler sur des réseaux réels. Nous avons fait deux travaux pratiques (TP) en dehors de l'université. C'était intéressant, mais pas suffisant pour assouvir notre soif de connaissance», disent-elles. Elles émettent le souhait que pour les prochaines promotions de licences GTR (Génie des Télécommunications et Réseaux) soient plus pourvues de moyens et pouvoir accéder à l'environnement des entreprises du secteur.