Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

El Meridj, une localité à l'abandon

par A. M.

« Les années passent, les assemblées populaires changent, mais notre situation reste la même », nous ont déclaré hier, avec de l'amertume dans la voix, des membres de l'association de la localité d'El-Meridj, un hameau abritant 7.000 âmes environ, placé sous la tutelle administrative de la commune d'El-Khroub. « Nous sommes plus proches de Constantine, de laquelle 6 km, seulement, nous séparent, que d'El-Khroub avec laquelle nous vivons dans un isolement relatif à cause d'un manque chronique de moyens de transport public qui nous relient avec le siège de la commune », a souligné un membre de l'association pour exprimer la situation paradoxale dans laquelle vit son patelin. « Franchement, enchaîne un autre, nous ne voyons pas de solutions à nos problèmes avec l'actuelle APC d'El-Khroub, comme avec la précédente d'ailleurs. Nous allions souvent voir les responsables de l'APC pour leur exposer nos desiderata, l'isolement dans lequel nous vivons, mais en retour nous n'obtenons que des promesses. Pour le transport, par exemple, à force de recevoir nos plaintes, ces responsables ont fini par dégager une solution palliative en désignant un transporteur pour assurer la liaison entre notre bourgade et le chef-lieu de la commune, malheureusement, ce dernier ne s'est pas montré trop emballé et il va finir par laisser tomber cette ligne, car il estime que celle-ci n'est pas rentable pour lui, financièrement parlant bien entendu, et il compte abandonner l'affaire ».

Toutefois, pour le président de l'association, M. Meziane Amar, le problème numéro un de la population d'El-Meridj demeure l'établissement des actes de propriété des lots de terrain sur lesquels ils ont construit leurs habitations. « Les acquéreurs des 539 lots ont tous payé le terrain, explique-t-il, malheureusement, mis à part une vingtaine de chanceux ou privilégiés, les autres n'ont pas encore reçu leurs actes de propriété. Et ils se trouvent, de ce fait, plongés dans un grand embarras, compte tenu, du fait que ce document de base, le titre de propriété, est essentiel pour leurs projets d'extension ou leurs démarches administratives pour l'obtention de prêts à la construction et pour beaucoup d'autres choses». D'après lui, la question reste bloquée dans les arcanes administratifs à cause des formalités bureaucratiques concernant le plan, la publicité, etc. « Chaque fois qu'on évoque ce problème des titres de propriétés auprès des responsables de la mairie on nous répond que celui-ci va être réglé incessamment. Et d'année en année, les choses traînent et on ne voit pas le bout du tunnel ». Les membres de l'association évoquent encore le problème relatif à l'exécution du programme de 120 unités d'habitat rural qui a été attribué à leur village car ce projet n'arrive pas à voir le jour à cause, leur a-t-on dit à l'administration communale, d'une histoire d'approbation du plan de masse par la direction de wilaya de l'Urbanisme, de la Construction et de l'Habitat (Duch).

Et puis encore, compléta le président de l'association, il y a ce problème de la salle de soins qui a été à moitié démolie dans le but d'une rénovation, projet qui tarde singulièrement à démarrer. « Pendant ce temps, dit M. Meziane, cette structure de santé, la seule que nous possédons, renvoie, aujourd'hui, l'image d'un taudis de bidonville avec les plaques de tôles qui ont été placées pour la couvrir et pour cacher les parties démolies. Aussi, l'entreprise chargée de la reconstruction est partie, son propriétaire ayant estimé qu'il ne pourrait pas s'en sortir dans ce projet en exigeant l'établissement de nouveaux cahiers de charges ».

Parlant de l'amélioration urbaine, le président de l'association a déclaré que « là aussi beaucoup de choses restent à faire, à commencer par l'amélioration de l'état des routes et ruelles qui ont été ravagées par les chantiers d'installation de l'eau et du gaz ».

El-Meridj, une localité laissée à l'abandon ? Sûrement, ont convenu les membres de l'association de quartier. « Mais nous continuerons toujours nos démarches et à réclamer, auprès des autorités, pour les amener à se pencher sur la situation de notre patelin !», ont-ils promis à la fin de notre rencontre. El Meridj, un endroit de détente et d'évasion pour les citadins, mais pour ses riverains, les choses sont autrement vues.