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TENES: La télévision interdite d'accès à la SDEM

par Otsmane Bencherki

Invitée par le service de communication de la wilaya de Chlef pour effectuer un reportage sur les grands projets en cours dans la région, une équipe de la télévision algérienne s'est vue récemment interdire l'accès aux installations de la station de dessalement d'eau de mer (SDEM) de Mainis de Ténès, faute d'autorisation préalable délivrée exclusivement par ?..le ministère de l'Energie. Cette station dont les travaux ont atteint un taux d'avancement de l'ordre de 45% devrait fournir quotidiennement une fois entrée en exploitation, près de 200 000 m3 d'eau destinées aux nombreuses communes de la wilaya. Devant ce refus, et malgré l'intervention de la direction de l'énergie et des mines (DIM), l'équipe de la télévision s'est contentée de faire un reportage sur l'hôpital de 240 lits du chef-lieu de wilaya qui, il faut le reconnaître, figure lui aussi parmi les plus grands projets de la wilaya. Rencontré lors de son retour d'une visite à la SDEM , au niveau du siège de la wilaya de Chlef le chef de l'équipe de télévision s'est dit «déçu»de ne pas pouvoir accomplir sa mission d'autant plus que le site ciblé par ce reportage concerne un infrastructure civile réalisée par une firme espagnole et ne présente aucun intérêt sur le point stratégique.

On est tenté de s'interroger si réellement il y a «secret défense» et en quoi la diffusion de photos sur une installation pareille pourrait mettre en péril l'Etat si elle est rendue publique. Il faut dire qu'à l'heure ou de nombreux pays n'hésitent pas à ouvrir les portes de leurs installations y compris celle dites stratégiques (centrales nucléaires par exemple) aux médias lourds, il est regrettable que chez nous les vieux réflexes perdurent encore à moins que ce reportage ne permette de lever le voile sur des choses qu'on veut cacher à l'opinion publique.

De toute évidence les directives du Premier ministre qui consistent à faciliter l'accès à l'information aux journalistes en leur permettant notamment un libre accès à cette dernière, sont complètement ignorées. Le Premier ministre n'avait-il pas déclaré récemment à la presse que «nous n'avons rien à cacher».

Alors que cache cette interdiction de filmer une unité de dessalement d'eau de mer qui a connu de nombreux déboires depuis le lancement de ses travaux en 2008 ?