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Algérie-Nigeria : Les opportunités d'exportation au menu

par M. Aziza

Un forum d'affaires qui regroupera des opérateurs économiques nigérians et leur homologues algériens est prévu avant la fin de cette année. «Après le mois de ramadan», a précisé hier l'ambassadeur du Nigeria à Alger, en marge d'une journée d'étude sur l'exportation de divers produits vers le Nigeria, organisée par «RL Consulting» et ALGEX, au siège de la SAGEX.

Le directeur général d'ALGEX, M.Khemnou Boukhalafa, a affirmé que ce forum sera une opportunité pour les investisseurs et chefs d'entreprises des deux pays de se rencontrer et de nouer des partenariats pour impulser les échanges commerciaux «importation et exportation» qui sont aujourd'hui au point mort. L'Algérie, précise Boukhalafa, est moins orientée vers le continent africain, elle est plus tournée vers les pays européens. Il précise que le volume des échanges avec tous les pays africains, notamment ceux de l'Ouest sont très minimes. «Ça se résume à quelques exportations qui se font à titre individuel et personnel par certains opérateurs africains et algériens qui connaissent mieux la région». Il précise : «Nous voulons que le Nigeria soit une plate-forme pour les produits algériens», a-t-il souligné.

Le gérant de l'entreprise AL-Mokadem distribution, Abderrahmane Massaab, un Algérien résidant au Nigeria et faisant des relais commerciaux entre l'Algérie et le Nigeria, a regretté le fait que l'Algérie a devant ses portes 300.000 habitants, «ses voisins», qui sont servis par la Tunisie, le Maroc et la Turquie en absence quasi-totale des produits algériens.

Les deux pays veulent renverser cette donne, a précisé le diplomate nigérian en précisant que «les exportations de l'Algérie vers le Nigeria sont chose possible et l'inverse est aussi valable». Il souligne qu'en l'état actuel des choses, les exportations du Nigeria vers l'Algérie concernent seulement 7 produits : bois, cacao, café, bétail, cuirs et peaux, dérivés de caoutchouc, et matière première pour le cosmétique.

Ce sont des exportations très réduites. Idem pour les exportations de l'Algérie vers le Nigeria qui sont d'un volume très limité. Il cite les produits pharmaceutiques, les dattes, l'huile d'olive, les panneaux solaires, le gaz naturel, le GPL, énergie et lubrifiants, équipement industriels et machines agricoles.

L'ambassadeur du Nigeria a avancé une piste pour encourager les exportations de l'Algérie vers le Nigeria «notamment pour les machines agricoles». Il a affirmé que l'exportateur de ce genre de machines vers le Nigeria ne payera aucune taxe. L'ambassadeur a reconnu la bonne qualité des produits algériens. L'ambassadeur s'est dit pour des échanges plus formels entre les chambres de commerce des deux pays, car les exportations et les importations qui se font aujourd'hui, sont en fait des opérations isolées qui ne sont pas très rentables économiquement. L'ambassadeur du Nigeria a précisé que toutes les exportations de l'Algérie vers le Nigeria sont possibles, à l'exception de certains produits qui sont absolument interdits à l'importation.

Une liste comprenant 23 produits avec dérivés sont interdits à l'importation par le Nigeria.

LA FERMETURE DE LA FRONTIERE ALGERO-MALIENNE ET SES IMPACTS

Le gérant de l'entreprise Al Mokadem Distributions, Abderrahmane Massab a évoqué la difficulté de transport entre les deux pays, notamment depuis la fermeture de la frontière algéro-malienne. Il a précisé que cette fermeture a contraint les opérateurs d'utiliser la voie maritime. «Au lieu de transporter la marchandise par voie terrestre en l'espace de 15 jours, aujourd'hui, on se rabat sur la voie maritime, où la marchandise prendra beaucoup de temps pour arriver sur le marché, c'est à dire 45 à 60 jours avec des coûts assez élevés et moins de chiffres d'affaires», a -t-il mentionné. Les opérateurs qui ont l'habitude de travailler sur ce parcours déjà difficile par ses pistes, attendent impatiemment l'ouverture de la frontière. «On pense que les choses vont reprendre avec la réouverture de la frontière vers la fin de l'année, c'est-à-dire, après les élections présidentielles prévue le 28 juillet au Mali», ont-ils espéré.