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2e sommet des pays exportateurs de gaz à Moscou : L'Algérie pour défendre le principe des contrats à long terme

par Moncef Wafi

Le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) se réunira aujourd'hui à Moscou pour son deuxième sommet depuis sa création en 2008 avec la participation des chefs d'Etats et de gouvernements de ses pays membres dont le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, en sa qualité de représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette réunion, présidée par le président russe Vladimir Poutine, sera consacrée à l'examen de la situation du marché gazier international, marqué par une baisse de la demande en raison de la crise économique mondiale, ainsi que les perspectives de développement de l'industrie gazière. Parmi les autres raisons de la tenue de ce sommet, la nécessité de promouvoir la coopération entre les membres du forum et la consécration du dialogue entre producteurs et consommateurs du gaz. Il vise notamment à donner plus de poids au FPEG vis-à-vis de ses clients comme étant capable de réguler l'accès au marché mondial du gaz ou comme cela a été défini par le Russe Gazprom qui en fait la question principale de ce sommet qui débutera à un moment où le gaz de schiste est en train de changer les données de l'approvisionnement en gaz en parallèle de la concurrence entre les sources d'énergie du gaz et du charbon. Du côté des membres de la délégation algérienne, repris par l'APS, cette rencontre sera aussi l'occasion de rappeler les principes relatifs à la pertinence des contrats de gaz à long terme, un principe du côté d'Alger, mettant l'accent sur l'impératif de la consécration d'un prix juste du gaz qui tienne compte de son avantage environnemental et son efficacité énergétique en se basant sur l'indexation du prix du gaz sur celui du pétrole. Le secrétaire général du FPEG, Leonid Bokhanovsky, a déclaré que les Etats membres insisteront sur le lien entre les prix du gaz aux produits pétroliers et au maintien de contrats à long terme comme une priorité à même de stabiliser le marché et réduire sa volatilité. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait déjà écarté, à Kuala Lumpur, une révision de la formule des prix des contrats gaziers à long terme, une fois arrivé à terme. «C'est une politique de prix à long terme, nous ne pouvons intégrer les considérations du marché spot dans les contrats gaziers à long terme», avait-il notamment déclaré lors d'une conférence de presse en marge du 25e congrès mondial du gaz. Alors que certains des contrats gaziers de l'Algérie arriveront à terme en 2019, des demandes de reconduction ont déjà été formulées par ses clients, a-t-on indiqué auprès de la délégation algérienne présente à ce congrès. Pour l'Algérie, comme pour les pays membres du FPEG, le long terme offre une sécurité de l'approvisionnement aux clients en dépit de ses prix relativement élevés par rapport au marché spot. Dans la déclaration finale du 1er sommet qui s'est tenu, en novembre 2011 au Qatar, le FPEG avait souligné «le besoin de parvenir à un prix équitable pour le gaz naturel, basé sur une indexation» aux prix du pétrole alors que des pays consommateurs demandent la refonte des contrats à long terme, dont les prix sont justement fixés par cette indexation, en appelant à une libéralisation du marché gazier qu'ils veulent transformer en un marché au comptant, où les prix seront libres comme ceux du GNL. De ce deuxième sommet sont attendues des décisions «importantes» avec une déclaration finale reflétant les principales priorités du FPEG en matière de collaboration sur les marchés du gaz internationaux qui devrait être adoptée. Les participants au sommet devraient également approuver la création de l'Institut de recherche du gaz et de la Banque de développement du gaz sous l'égide du FPEG.

 La 15e réunion ministérielle destinée à préparer le sommet des chefs d'Etat et de gouvernements à laquelle a pris part Youcef Yousfi, s'est achevée samedi à Saint-Pétersbourg. le Forum regroupe les principaux pays exportateurs de gaz, à savoir l'Algérie, la Russie, l'Iran, le Qatar, la Guinée équatoriale, le Nigeria, le Trinidad et Tobago, la Libye, l'Egypte, la Bolivie et le Venezuela, ainsi que le Sultanat d'Oman. Il regroupe trois pays observateurs: Norvège, Pays-Bas et Kazakhstan. Le FPEG est d'autant plus important qu'il regroupe les pays détenteurs des deux tiers (2/3) des réserves mondiales de gaz, 40 % de la production mondiale de gaz et 60 % des exportations gazières.