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Pour réduire la facture «sidérurgique»: Une aciérie à Oran en partenariat avec les Turcs

par Moncef Wafi

Pour réduire sa facture d'importation en produits sidérurgiques, l'Algérie s'apprête à réaliser, en partenariat avec les Turcs, une aciérie à Oran pour un montant de plus de 11,3 milliards de DA (environ 13 millions d'euros).

 En présence du ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement, Cherif Rahmani, l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) et la société turque de droit algérien «Tosyali iron & steel industry Algérie», créée en 2007, ont signé ce jeudi à Alger une convention d'investissement pour la réalisation d'une aciérie, dans 24 mois, à Béthioua, d'une capacité théorique de 700.000 tonnes par an de produits sidérurgiques dont 350.000 tonnes de fil machine et 350.000 tonnes de laminés. Ce projet, selon les déclarations officielles, devra permettre à l'Algérie de réduire de 40% sa facture d'importation des produits sus-cités, l'équivalent de 300 millions de dollars. Outre la réduction des importations, ce projet vise également, selon ses promoteurs, à encourager le transfert du savoir-faire turc dans ce secteur et la création d'emplois avec 350 emplois directs et des centaines d'autres indirects au sein des PME activant notamment dans le secteur du BTPH. En 2011, l'Algérie a annoncé vouloir réaliser avec un partenaire qatari un complexe sidérurgique d'une capacité de production de 5 millions de tonnes d'acier par an en vue justement de réduire les importations de produits sidérurgiques. L'usine, qui sera implantée dans la zone industrielle de Bellara (Jijel) va produire dans une première étape 2,5 millions de tonnes d'acier long, une production appelée à augmenter à 5 millions de tonnes dans une deuxième étape avec la production d'acier plat et des aciers spéciaux, a révélé Mohamed Benmeradi, alors ministre de l'Industrie, de la PME, et de la Promotion de l'investissement, précisant que cette production servira notamment à développer l'industrie du rail. Rappelons que chaque année, l'Algérie importe pour près de 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques, soit près de 20% de sa facture d'importation globale, selon des chiffres cités par le ministre. Sa consommation annuelle avoisine quelque 5 millions de tonnes, une demande en produits sidérurgiques que le complexe d'El-Hadjar ne peut satisfaire même avec sa production appelée à augmenter à 1,5 million de tonnes dans les prochains 18 mois, à la faveur de son nouveau plan d'investissements, a noté le ministre. Ces projets devront permettre à l'Algérie de ne plus être dépendante du seul indien ArcelorMittal qui détient 70% dans le complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Mars 2011, M. Benmeradi avait indiqué que la décision de l'Etat de poursuivre son investissement avec ArcelorMittal a été motivée par le fait que cette société est la seule en Algérie qui produit de l'acier actuellement. Les pouvoirs publics avaient affiché ouvertement leur volonté de voir le complexe sidérurgique d'El-Hadjar augmenter sérieusement ses capacités de production en demandant à ArcelorMittal de lui présenter une feuille de route orientée sur le long terme. Les résultats de production obtenus en 2012 (580.000 tonnes) sont restés bien modestes par rapport aux objectifs prévus (700.000 t) et il a fallu une ligne de crédit de la BEA de 14 milliards de dinars pour éviter la cessation de paiement. Rappelons que le site en question a atteint une production de 1.450.000 tonnes d'acier en 1991 et réalisé 1.100.000 tonnes en 2001 et n'a fait que régresser depuis 2001, date de l'entrée de l'actionnaire indien dans le capital du complexe.