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Oran : Le président d'une commission de surveillance des élections agressé à coups de couteau

par Ziad Salah

Mercredi soir, aux environs de vingt-trois heures, le jeune Benabi Mohamed Reda, représentant du PT dans la commune de Boutlilis, dans la wilaya d'Oran et président de la Commission communale de surveillance des élections, a été agressé par des «baltagia» au quartier dit «douar Ennayeb». La victime a reçu deux coups de couteau à la poitrine, pas loin du cœur. Evacué sur le champ à la polyclinique du village, sa blessure a nécessité trois points de suture. En fin de journée de jeudi, il s'est rendu encore une fois à la polyclinique pour un contrôle. Sa vie est, cependant, hors de danger.

Rencontré au siège d'un parti politique, il nous a relaté les circonstances de son agression. Il devait faire un tour auprès des permanences des partis en lice dans la commune pour les inviter à la séance du tirage au sort qui doit être présidée par la CSISEL. Lui et ses accompagnateurs ont été suivis par trois véhicules, nous assure-t-il dont deux étaient conduits par les candidats d'un parti politique. Quant au troisième, une bande de «baltagia» était à son bord, assure-t-il. «Ils étaient en état d'ébriété et m'ont provoqué» ajoute t-il.

«Quand j'ai essayé d'éviter de tomber dans leur jeu, ils se sont mis à trois pour m'agresser et l'un d'eux m'a asséné deux coups de couteau» explique-t-il.

Deux des agresseurs se trouvent entre les mains de la police et le troisième est en état de fuite. La victime affirme que lors de son agression elle a été délestée de sa veste, de son portable et de la totalité de sa paie qu'il venait de percevoir. Cet événement était au centre des discussions à Boutlilis où, la proximité aidant, la campagne électorale semble intéresser les habitants de cette commune. Ceux rencontrés au siège d'une permanence d'un parti politique, autre que le PT, nous ont assuré qu'ils connaissaient les agresseurs et surtout ceux qui les manipulent. Les premiers sont connus des services de police, nous dit-on. Dans ce cadre, on nous indique qu'au moins un des candidats impliqués indirectement dans cette agression, a été convoqué par la police. Sur un autre registre, on nous a signalé que jusqu'ici, la Commission de surveillance de wilaya n'a pas encore réagi à ce grave incident.

Par ailleurs, le PT, parti qui a délégué ce jeune à la CCISEL, n'était même pas au courant de l'incident, dans la soirée du jeudi, c'est-à-dire vingt-quatre heures après sa survenue. A la permanence du PT, les jeunes que nous avons rencontrés étaient dans l'incapacité de nous fournir la moindre indication sur ce qui s'est passé. Interrogé, un autre militant d'une autre formation politique, nous a lancé cette réflexion effrayante : «les rixes et les bagarres, il y en a tous les jours».

Une façon de dire que la campagne électorale permet au moins aux habitants du village de rompre avec la monotonie et l'ennui qui caractérisent ces localités durant les périodes de froid et de pluie.