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ADRAR : KSAR ELKART EN QUETE DE COUVERTURE MEDICALE

par Bentouba Said



Cela fait cinq années qu'a été inaugurée la salle de soins au ksar d'Elkart, relevant de la commune de Ouled Aissa, par les autorités locales de la willaya d'Adrar de l'époque.

Mais depuis, elle est restée fermée ! Les habitants de ce ksar enclavé, n'ont jamais bénéficié de couverture sanitaire, ni d'un infirmier pour de simples soins, ni de médecin, ni de sage-femme, ni d'ambulance. Ils restent en dehors de la sphère de la santé de la wilaya d'Adrar qui donne par ailleurs toujours, devant les élus de l'APW, des bilans de 100% de couverture sanitaire pour toute la population.

Ami Mohamed, un vieux rencontré lors de notre passage au ksar oublié, nous a parlé avec douleur et souffrance des moments difficiles vécus par lui et sa famille, des piqûres de scorpions et des transferts, dans des conditions lamentables, des victimes sur des camions ou des véhicules utilitaires pour ceux qui ont la chance d'en rencontrer quelqu'un sur une route de surcroît impraticable que même les clandestins évitent. Pour ceux qui ne disposent pas de moyens de transport, ils parcourent plus de 7 km à pied en empruntant, bien sûr, des raccourcis à travers le sable, pour pouvoir bénéficier de soins à la polyclinique de Ouled Aissa. Dans ce ksar, on ne peut pas échapper aux piqûres de scorpions, les consultations et les vaccins des enfants, sont aléatoire et dépendent de la conscience des parents qui doivent se déplacer pour ce faire, à Ouled Aissa.

Tout est bousculé dans ce ksar, les femmes accouchent chez elles avec tous les risques que cela représente, personne ne peut donner de chiffre sur le nombre de décès causés par les piqûres de scorpions ou les accouchements à domicile. La seule salle de soins, fermée depuis son inauguration, est à l'intérieur du ksar et est située en face à l'école primaire devenant ainsi d'aucune utilité. L'infrastructure qui commence à présenter des signes de délabrement, se dégrade jour après jour. Les services de la Santé de la wilaya ont été sollicités à maintes fois, mais rien n'a été fait pour remédier à cette situation. On constate donc un ksar assez important dont les habitants sont abandonnés à leur sort.