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Unité de production de lait de Chaabersas : Conflit sur l'élection du syndicat

par A. Mallem

Depuis le 24 mai dernier, le torchon brûle entre une partie des travailleurs de Giplait (ex-Onalait), unité de production de Chaabersas de Constantine, qui contestent la régularité de l'assemblée générale tenue le même jour au siège de l'unité pour le renouvellement du bureau de la section syndicale, et les responsables de l'Union territoriale ouest de l'UGTA qui ont présidé à cette élection. Au nombre de 123 (sur un effectif de 239 travailleurs syndiqués ont indiqué les contestataires), ces derniers ont signé, le 27 mai, une pétition qu'ils ont adressée au secrétaire général de l'UGTA en soulevant l'irrégularité de cette assemblée qui, selon eux, aurait provoqué un mécontentement général chez les travailleurs de l'unité. Ils disent que ces derniers menacent tous de basculer vers le syndicat rival de l'UGTA, le Snapap, s'ils ne sont pas rétablis dans leurs droits syndicaux et si leur doléance n'est pas satisfaite dans le délai d'une semaine.

C'est dans ce cadre qu'un groupe de représentants des pétitionnaires se sont présentés à notre bureau à la fin de la semaine dernière pour nous remettre une copie de la pétition, accompagnée d'une copie de la liste des signataires, en expliquant « toutes les irrégularités » qu'ils ont relevées au cours de l'élection des membres du bureau de section. En premier lieu, ils affirment que la réunion s'est tenue sans l'autorisation de la direction de l'unité. Preuve à l'appui, ils nous ont remis la copie d'une note adressée par le directeur aux responsables syndicaux au niveau de la wilaya. Ensuite, ils affirment, de façon catégorique, que le secrétaire général de l'Union territoriale ouest, M. Arafa Abdelwahab, aurait imposé le système de vote à main levée pour réélire la majorité des membres de l'ancien bureau, et ce malgré les protestations de nombreux travailleurs qui ont demandé à ce que le vote se fasse par bulletin secret et passe par les urnes. «Nous avons saisi le secrétaire général de l'union de wilaya qui a promis de faire annuler l'élection contestée», nous ont encore affirmé hier par téléphone les délégués des contestataires. «Et si d'ici dimanche, ont-ils ajouté, rien n'est fait, nous allons continuer la protestation qui ira vers l'escalade. Dans une première étape, nous allons réunir le maximum de signatures pour constituer une majorité et décider ensuite de la démarche à suivre».

Rencontré jeudi, le secrétaire général de l'Union territoriale ouest de l'UGTA, M. Arafa, a rétorqué que les contestataires ne représentent qu'une infime partie des travailleurs syndiqués. Evoquant ensuite les circonstances dans lesquelles s'est déroulée l'élection du nouveau bureau syndical, il a affirmé que la méthode du vote à main levée a été choisie par la grande majorité des travailleurs présents à l'assemblée générale et que lui n'a fait qu'entériner ce choix qui est tout à fait légal et régulièrement utilisé, surtout pour des raisons commodes, dans les structures syndicales de l'UGTA, et il est, selon lui, en adéquation avec le règlement et statuts de l'organisation. Pour preuve de ce qu'il avance, M. Arafa nous a remis la copie du procès-verbal établi par l'huissier de justice qui a assisté à l'assemblée générale en question.