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Clôture du Siftech : Des curieux, un satisfécit et ? un absent

par Mokhtaria Bensaâd

Le salon international du futur technologique (Siftech), organisé, les 5 et 7 juin, au niveau du centre des conventions d'Oran (CCO), Mohamed Benahmed, a attiré beaucoup de curieux. En solo ou accompagnés de ses enfants ou d'amis, les visiteurs, professionnels ou grand public ont eu ce contact direct avec les fournisseurs ou revendeurs des équipements et matériels informatiques et multi média qui leur a permis de poser toutes les questions sur l'évolution du marché des technologies de l'information et de la communication en Algérie et de voir si notre pays est à la page dans ce créneau d'avenir très porteur. Pour les exposants, bien que pour certains l'afflux des visiteurs ne réponde pas à leurs aspirations, le public oranais a montré une soif de découvrir les prestations de services et équipements dans le domaine des TIC. «Ce qui nous a surpris lors de ce salon», nous dira le gérant d'une start-up, «est la forte demande en équipements informatiques exprimée et par les professionnels et surtout par les particuliers. En parallèle, les visiteurs voulaient tout savoir sur les services qui sont offerts dans ce domaine, le web mastering, le e-commerce, le payement via internet et autres services des TIC, très sollicités ces dernières années». Quant à Mohamed, un jeune informaticien, qui n'a pas voulu rater le salon vu son emploi du temps très chargé, il est venu avec sa mère au salon à quelques heures de la clôture pour avoir un aperçu concernant les équipements exposés. Emerveillé de l'évolution qu'a connue le domaine des TIC en Algérie, il nous a expliqué que bien qu'il soit du domaine, ce salon est une découverte pour lui du fait que beaucoup de matériel qu'il ne voyait qu'en publicité sur les chaines de télé étrangères soit exposé dans ce salon avec un grand choix et marques différentes.

Si les fournisseurs de matériels informatiques et de téléphonie mobile ont brillé, lors de ce Siftech par des produits tactiles de dernière génération, les grandes stars ont été les start-up, les porteurs de projets dans les TIC. Les 17 start-up présents au salon se sont faits remarquer en proposant différentes formules e-solution, solutions web et marketing, informatique industrielle, logiciels, solution de sécurité et gestion du parc informatique. L'agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques étaient, également, présente à ce rendez-vous des TIC. Il s'agit d'une agence qui gère les parcs technologiques tel le cyber parc de Sidi Abdellah.

Pour les start-up, qui se lancent dans ce créneau, le Siftech est une opportunité de nouer des contacts et se faire connaître. Selon certains gérants de ces entreprises, avec tout le soutien de l'Etat dont ils ont bénéficié, c'est dur de s'imposer sur le marché des TIC. M.Embarek Karim, manager de « XMedia », spécialisée dans le e-mailing professionnel et l'évènementiel en TIC, nous confie que « la bonne intention est là mais sur le terrain, cette volonté d'aider des jeunes n'est pas palpable. C'est vrai qu'au niveau de cyber parc, on est bien coaché et on a l'avantage d'assister à tous les séminaires sur les TIC qui sont organisés gratuitement et de bénéficier de formation. Mais il demeure des insuffisances qui contrarient sérieusement notre développement». Pour ce jeune manager, le souci majeur des start-up est l'attribution des marchés pour pouvoir faire leurs preuves sur le terrain. «La concurrence est déloyale», nous dira cet exposant, «les entreprises algériennes ne font pas confiance aux start-up. Les entreprises de communication étrangères, ce sont elles qui bénéficient des grands marchés alors que pour ces entreprises, le patron est étranger mais le personnel est algérien. Nous les start-up, nous sommes méprisées.

On nous demande toujours un CV avec une expérience de deux ou trois ans. Comment acquérir cette expérience du moment qu'on ne travaille pas. De plus, nous ne sommes jamais informés des projets à réaliser puisque les appels d'offre sont toujours publiés dans un journal à faible tirage», souligne encore le gérant de XMedia. Ce dernier reste, toutefois, convaincu d'une chose: «le taux de mortalité des start-up est important à l'échelle mondiale. Il faut donc apprendre à se relever rapidement après un échec et de ne pas se lamenter sur son sort».

Son collègue, gérant de IM solution, M.Hamouda Abdelrrazek, enchaîne dans le même contexte en plaidant pour plus de facilitations et d'encouragements à ces jeunes porteurs de projets et plus de considération. Il explique que « c'est par hasard que j'ai entendu parler du cyber parc. Pour la formation dans des instituts des TIC étrangers, les start-up ne bénéficient d'aucun soutien. C'est ma sœur qui a financé ma formation afin de bien démarrer dans le métier ».

 Le courrier express est l'autre créneau que le grand public a découvert, notamment, ceux qui ont eu des problèmes dans l'acheminement de leurs colis. Pour répondre aux questions des visiteurs, l'EMS, filiale d'Algérie Poste veut reconquérir ce marché avec des prestations de service améliorées sur le plan de rapidité, traçabilité et sécurité. Les représentants de l'EMS nous ont expliqué le problème des courriers qui arrivent et qui ne sont pas conformes et où le destinataire doit ouvrir le coli en présence du facteur. Un agent de la poste devrait prendre acte de cette anomalie pour que toute procédure de réclamation entamée soit légale .

A sa clôture, le Siftech a compté 7.000 visiteurs, selon le directeur général de Krizalid, organisatrice de ce salon, M.Mustapha Chaouche qui estime que cette manifestation a été une réussite malgré tous les problèmes rencontrés pour son organisation à Oran. Des problèmes liés aux nombreux reports demandés par le ministère des Postes et télécommunication, le grand absent de ce salon.